C’est un trouble du langage encore trop méconnu et difficile à diagnostiquer, qui touche pourtant 1% des enfants en âge d’être scolarisés. Dans l’arrondissement de Verviers, une seule école a décidé de prendre en charge ce trouble du langage que l’on nomme "dysphasie". " C’est un trouble. Ce n’est pas un retard", explique Bernadette van Berg, l’institutrice qui a lancé la machine de cette pédagogie adaptée. " C’est un problème du langage. Que ce soit au niveau de la compréhension ou ce que l’enfant veut dire. Cela ne guérira pas. La dysphasie est aussi très vaste. Chaque enfant a sa propre dysphasie. Certains auront des problèmes avec le vocabulaire, d’autres avec la formation des phrases. La conjugaison est aussi très problématique. La dysphasie, c’est un peu comme quand on va en vacances à l’étranger, que l’on veut demander quelque chose, qu’on sait ce qu’on veut dire mais ça ne veut pas sortir car le mot ne vient pas. Pour eux, c’est un peu la même chose en permanence", ajoute-t-elle.
Cette pédagogie adaptée ne s’est évidemment pas faite en un jour. Plusieurs formations, et parfois même au-delà de la frontière, ont dû être suivies par les deux institutrices concernées pour rendre le quotidien de ces élèves un peu plus beau. Prendre le temps pour parler, raconter. Apprendre à se parler les uns aux autres, mais rendre aussi ces élèves plus zens font partie des grandes lignes de la pédagogie. "On utilise aussi plusieurs méthodes spécifiques pour les aider à parler correctement", raconte encore la professeure.
Elles transfèrent leur savoir
Ces classes de langage travaillent également de manière très individualisée pour leur permettre de progresser à leur rythme et dans toutes les matières. Un plus pour l’école qui reçoit toujours plus de demande. Les instits, elles, sont même demandées dans d’autres établissements de l’enseignement ordinaire, cette fois. "Grâce à la fédération Wallonie-Bruxelles, et en accord avec les parents et le centre PMS de l’école, nos institutrices formées se rendront l’année prochaine dans d’autres écoles pour aider un élève atteint de dysphasie à poursuivre dans l’enseignement ordinaire tout en apprenant la bonne méthologie à l’enfant, aux parents mais aussi à l’enseignant concerné", explique Laurence Rensonnet, la directrice de l’établissement.
L’année prochaine, d’autres classes seront peut-être créees, c’est en tout cas ce qu’espèrent Bernadette Van Berg et ses collègues. En attendant, elles aimeraient pouvoir trouver toujours plus de matériel adapté pour rendre la communication plus facile à tous ces jeunes enfants.(M.B)