On arrête le temps pendant un quart d’heure, tout simplement pour prendre le temps de lire, de se plonger dans un bon livre, une BD, un magazine, comme vous voulez. C’est le projet mis en place au Collège Saint-Remacle depuis quelques semaines. Tout le monde lit, élèves, profs, directions. Un temps suspendu dans les classes de l’école, comme ce fut encore le cas ce jeudi matin dans cette classe de 1ère secondaire où nous nous sommes rendu discrètement.
Une sonnerie spécifique annonce le début de cette « escale » pour suspendre le temps, chacun plongé dans une lecture, élèves, profs, et directions aussi. Le temps s’arrête donc pendant un moment. « C’est vraiment un moment symbolique pour toute le communauté éducative du Collège, parce que tout le monde, sans exception, se pose et cette image relève d’une certaine beauté », sourit Véronique Dubois, prof de français. Chaque élève peut lire ce qu’il veut, à l’exception de bd ou mangas sans beaucoup de texte. Celui qui aurait oublié sa lecture peut en trouver dans cette classe, à la bibliothèque ou bientôt dans des boîtes à livres à l‘école. « J’aime ce moment de silence, où tout le monde lit », avoue Pierra, élève en 1ère secondaire. « Je lis souvent, chez moi aussi, des romans, parfois des bd. » Un banc derrière elle, Julien est lui aussi plongé dans son livre, un manga avec du texte. « C’est Naruto. Moi aussi je lis souvent, ici à l’étude ou chez moi, une demi-heure avant de m’endormir. Ce 1/4h de lecture c’est un moment de silence pendant lequel on peut lire ce qu’on veut, déconnecter des cours et tout le monde joue le jeu », analyse-t-il.
Une quart d’heure de silence
Cette parenthèse dans le journée, qui a donc lieu deux fois par semaine, c’est une manière aussi de réapprendre aux enfants à lire, et à écrire, en se réappropriant des écrits. « Ce sont tous ces objectifs-là qui sont réunis », explique Anne Lallemand, directrice du 1er degré au Collège Saint-Remacle. « C’est parti d’un groupe de profs qui avaient imaginé ce moyen-là pour améliorer, dans leur ensemble, à la fois les compétences et les savoirs des élèves mais aussi leur accès à la littérature, l’envie de lire, l’envie d’apprendre. On est dans une action qui ne sera pas unique, il y en aura d’autres. »
Il nous revient que les retours sont tous positifs, certains élèves ayant même demandé à Saint-Nicolas de leur apporter des livres ! (O.T.)