Cela est passé relativement inaperçu, pourtant beaucoup d’écoles secondaires n’organisent plus d’examens en décembre. C’est le cas dans l’enseignement officiel de Wallonie-Bruxelles Enseignement, les athénées de notre arrondissement, qui organisent des cours jusqu’aux vacances de Noël. Dans l’enseignement libre, ce sont les pouvoirs organisateurs des établissement qui décident. Sainte-Claire, par exemple, a déjà abandonné les examens de Noël. Par contre, à l’Institut Notre-Dame à Heusy, ce lundi, l’ambiance était très studieuse pour le début de la session de décembre. « La question est de savoir, non pas si on organise encore ou pas des examens de Noël, mais comment les remplace-t-on. La question se pose dans chacune des écoles, en analysant son mode de fonctionnement, ses élèves, pour essayer petit à petit de trouver la meilleure manière pour accompagner les élèves, sachant que les examens de Noël comme on les a connus dans notre jeune temps vont disparaître », analyse Simon-Pierre Baiwir, président du CES, le réseau libre Verviers-Theux et directeur de l’Institut Notre-Dame à Heusy. Il est donc évident qu’en raison notamment de la réduction des « jours blancs » avec l’arrivée du tronc commun dans le secondaire, « dans un terme de 5 à 7 ans, les examens de Noël ne seront plus organisables. »
« On récupère trois semaines pour les apprentissages »
Dans l’enseignement officiel, les athénées de notre arrondissement pour faire simple, cela fait pourtant plusieurs années déjà qu’il n’y a plus d’examens en décembre. « Déjà avant l’arrivée du Covid plusieurs écoles avaient entamé cette démarche de ne plus organiser d’examens en décembre. La réflexion a été élargie sur base des établissements qui avaient déjà franchi le cap. On s’est rendu compte, pendant cette période Covid, qu’il était absolument nécessaire de récupérer du temps d’apprentissage », nous explique Thierry Knapen, coordonnateur de la zone Verviers pour Wallonie-Bruxelles Enseignement, soit les écoles du réseau officiel. « On pourrait assez facilement imaginer le calendrier avec la fin de période qui arrivait mi ou fin novembre, alors qu’on se retrouvait 15 jours après pour les examens de Noël. Donc, à 15 jours ou 3 semaines de décalage on interrogeait les élèves sur les mêmes matières. Alors qu’en récupérant ces 3 semaines-là, on peut vraiment étaler les apprentissages, tout en gardant à l’idée que supprimer les examens de Noël ce n’est pas supprimer les évaluations »,
Pour les élèves, et les enseignants, c’est un changement qui s’opère dans l’organisation de l’année scolaire. « On commence à entendre effectivement certains élèves qui disent « ben moi j’ai pas cours » ou « moi j’ai pas de jours blancs parce que j’ai cours jusqu’au jeudi 21 décembre », il commence à y avoir des distinctions. Mais il n’y a pas de jalousie, chacun est dans son système et on sent que les élèves font preuve de cohérence par rapport à l’école dans laquelle ils sont engagés. Maintenant c’est clair que quand on leur dit qu’il n’y a pas d’examen il y a quand même un petit sourire qui arrive et on le comprend bien volontiers », sourit, aussi, Simon-Pierre Baiwir, tout en jetant un œil discret dans les classes où les examens viennent de débuter.
Du côté de l’enseignement officiel, tout ne s’est pas fait non plus sans heurts au sein des écoles. « Au début, et comme chaque fois qu’on change les habitudes, certains ont eu du mal à vivre ce moment-là. On savait aussi que quand on arrivait juste avant les vacances de Noël on levait un peu le pied, le calendrier était plus léger, donc cet aspect-là a été assez difficile à digérer. Mais maintenant que c’est entré dans les habitudes, beaucoup se rendent compte que c’est du temps gagné pour les apprentissages. En tout cas c’est très clair au sein des équipes pédagogiques », conclut Thierry Knapen.
Quoi qu’il en soit, les compétences doivent être acquises en fin d’année, chaque année scolaire. L’enseignement qui est de plus en plus en évolution chez nous. Pour le bien des élèves ? Seul l’avenir plus ou moins proche pourra nous le confirmer. (O.T.)
