Chaque année, avant la rentrée, les cours de rattrapage scolaires battent leur plein. Les ateliers «échec à l’échec » sont organisés à Verviers et à Stavelot. Ils sont destinés aux élèves de 6ème primaire à la 6ème secondaire. Suite à la pandémie et à la pénurie des professeurs, de nombreux élèves sont en difficulté.
Des cours de rattrapage durant l’été, au départ, Iseline Lefevre ne voulait pas en entendre parler. Elle craignait de s’y ennuyer. Mais après quelques jours d’atelier « Echec à l’échec » à Verviers, elle ne regrette pas son choix: "Je suis venue ici parce que j’avais des problèmes à l’école. J’ai doublé. En 2 semaines, j’ai rattrapé tous mes cours. Je comprends mieux".
Même constat sur le banc voisin. "On n’est pas beaucoup, signale Laureen Demal. La prof peut plus nous expliquer que lorsque nous sommes dans une classe "normale"".
Organisés par les Jeunesses scientifiques de Belgique à l’Athénée Verdi de Verviers, ces ateliers échec à l’échec sont ouverts aux élèves de secondaires de tous les réseaux.
Un tiers d’élèves du secondaire a une seconde session en août
Cette année, les élèves en difficulté sont nombreux. Au total, en Fédération Wallonie-Bruxelles, près d’un élève sur trois de secondaires doit présenter une seconde session en août, contre un élève sur 5 d’ordinaire.
« La covid a malheureusement provoqué beaucoup de décrochages scolaires chez les élèves, indique Madyson Bouchat, professeure de mathématiques. Et donc la reprise en 50/50 voilà 2 ans et l’année passée à 100%, c’est un grand changement. Certains n’ont jamais connu d’examen. Pas de test durant presque 2 ans. Puis, on se retrouve en juin, avec une session d’examens: "Catastrophe! Qu’est-ce que c’est une session d’examens?".
Apprendre à apprendre
La pénurie d’enseignants aggrave la situation. Les lacunes sont parfois grandes dans certaines matières. Parfois, il faut apprendre à apprendre. C’est là qu’entre en jeu la méthodologie.
"On a tous des mémoires différentes: une mémoire visuelle, motrice, auditive... Les élèves doivent donc savoir leur type de mémoire, d’apprentissage pour pouvoir essayer de remédier à leurs difficultés, explique Pauline Haas, professeure de français et de méthodologie de travail. Pour cela, il y a différents tests qui sont réalisables, notamment le test des 8 intelligences qu’on peut faire au début d’année. Ainsi, on peut savoir de quel type de synthèse, on a besoin. On peut faire des cartes mentales, des "flashcards" ou encore une fiche de révision ordinaire. On voit que cela améliore leurs résumés et leur étude».
Des outils que les élèves pourront appliquer dans toutes les matières de leur nouvelle année scolaire. Une confiance en soi et en l’école restaurée, ça aussi, cela contribue à partir d’un bon pied dès la rentrée.
(Aurélie Michel)