Hier soir, les syndicats de l’enseignement se sont rassemblés devant l’hôtel de ville de Herve avant le conseil communal pour que Pierre-Yves Jeholet entende leurs revendications. Le but n’était pas de perturber ses obligations, mais la rencontre était attendue par la CSC, notamment, qui avait sorti banderoles, sifflets, et autres machines à bruit.
CGSP et CSC l’attendaient de pied ferme. Le Ministre-Président de la fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet était la cible du rassemblement mené par les syndicats des enseignants. La rencontre a permis aux professeurs, mais pas que, de s’exprimer directement à l’intéressé pour expliquer leurs demandes. "La première revendication, c’est une diminution de la taille des classes. On est dans une période après-covid, beaucoup d’enfants ont accumulé du retard... On se dit que pour combler ce retard, ce serait la solution pour pouvoir donner à ces élèves une plus grande attention face aux difficultés qu’ils rencontrent" explique Fabrice Crutzen, permanent CSC-Enseignement Verviers-Liège.
Un avant/après covid
Depuis février, les syndicats lancent des appels de phares au gouvernement, en vain. Le personnel a donc signé des cartes postales qui reprennent les listes de doléances. Pierre-Yves Jeholet les comprend, mais le travail commencé avant la crise doit continuer selon lui. "Je pense qu’il y a d’abord beaucoup d’aigreur et de colère par rapport aux deux années que l’on vient de connaître. Ce que je ne sous-estime pas, car c’est beaucoup de travail en plus. Maintenant, il y a des chantiers, des réformes qui doivent se mettre en place. Ce que je veux, c’est que l’enfant soit au cœur des réformes, c’est que notre enseignement soit de meilleure qualité" indique Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il y a eu un véritable avant/après COVID dans l’enseignement. Les jeunes n’ont pas tous le moral notamment. Les centres PMS ont donc beaucoup de travail, mais l’aide dont ils bénéficient depuis le retour en présentiel des élèves devrait s’arrêter d’ici peu. Une décision que déplore Arlette Hennico : "Depuis un an et demi, on a la chance d’avoir des renforts, des assistants sociaux, des psychologues, des infirmières. Mais le 30 juin, ça va être arrêté... Les jeunes ne vont pas arrêter d’avoir des problèmes entre le 30 juin et le 1er septembre. Ce qu’on demande, c’est que ces renforts soient continus".
Pacte d’excellence toujours controversé
Le pacte d’excellence revient aussi au centre des débats. Il rajoute une charge de travail jugée comme trop importante par les syndicats, pourtant nécessaire pour l’amélioration de l’enseignement selon nos politiques."On parle de plan de pilotage à mettre en place, ce qui veut dire beaucoup de réunions après-journée pour les enseignants et les directions. Tout ça veut dire : surcharge de travail et surcharge administrative. On constate que vouloir mettre des balises supplémentaires complexifie fondamentalement le métier de professeur" confie Fabrice Crutzen. "Le pacte d’excellence, c’est pour améliorer la qualité de notre enseignement. On voit que nos résultats, en Fédération Wallonie-Bruxelles, ne sont pas à la hauteur des moyens publics investis. Ce pacte, c’est un tout, un équilibre. On va continuer à mener des réformes, en concertation avec les syndicats, mais je pense qu’il n’y a pas de secteurs où il y a autant de concertations" explique Pierre-Yves Jeholet.
Des revendications, il y en a à la pelle : allégement administratif, plus d’attention portée à l’ensemble des travailleurs de l’école, tenir compte de la réalité de l’emploi. Tout cela sera clamé lors de la prochaine action, le 5 mai lors de la manifestation à Liège. (A.Millet)