Le concept vient d’Australie et tend à se développer chez nous. Des chiens d’assistance judiciaire font leur apparition dans les commissariats et maisons de police. Leur rôle ? Soutenir les victimes lorsqu’elles portent plainte ou sont entendues lors d’auditions. Rencontre avec Néo. Il vient tout juste d’intégrer la Zone de police Vesdre.
Audrey Degrange
Neo a 19 mois et vient tout juste d’intégrer la Zone de police Vesdre. S’il possède assurément du flair, ce Golden Retriever est avant tout un ami réconfortant et surtout le tout nouveau binôme de Didier Magis. « Il est arrivé chez moi, il va dormir chez moi et tous les matins maintenant il vient travailler avec moi. Il apporte de la bonne humeur dans le bureau. On a un boulot assez difficile au Service d’assistance aux victimes et quand pour nous, c’est difficile, on peut aller chercher un câlin mais il évidemment fait plus pour les victimes que l’on a dans notre boulot », révèle Didier Magis, Inspecteur au Service d’assistance aux victimes de la Zone de police Vesdre.
Car Neo est un chien d’assistance judiciaire. Une première en Wallonie que l’on doit à l’asbl Os’mose. «On a remarqué qu’il avait une sensibilité particulière, révèle Marie-Claire Dubois, Présidente de l’Asbl Os’mose. Il comprend les choses sans qu’on lui dise. Dans tous les chiens qu’on forme, on connaît les responsables, on connaît les familles d’accueil, on connaît les bénéficiaires. On connaît surtout nos chiens et on sait parfaitement quel chien va s’accorder avec telle personne. »
Et le rôle ici de Neo est primordial. Il permet aux victimes de libérer leur parole et retrouver un certain appui lorsqu’elles sont auditionnées. « Avec des victimes assez choquées ou traumatisées, il reste collé. Il va même mettre la tête sur le genou ou la tête sur le pied. Il y a vraiment quelque chose qui se passe entre la victime et lui. J’ai même pu donner la laisse à une victime qui a pu avancer avec le chien et ça permet de reprendre du contrôle, du pouvoir et c’est non jugeant et les victimes m’ont dit se sentir apaisées. »
Véritable éponge émotionnelle, il peut toujours compter sur sa référente, garante de son bien-être tout au long du processus d’adaptation à sa nouvelle fonction. « Il y a évidemment encore des petits ajustements à faire sur la manière, par exemple, de demander au chien de se mettre sur les genoux d’une personne, qu’il y ait suffisamment de place, de l’aborder de telle ou telle manière, explique Laurence Plumier, Référence éducatrice de Néo – Asbl Os’mose. De ne pas répéter trop vite les commandes, de prendre le temps. Car il faut laisser laisser la possibilité au chien de faire les choses. Ce ne sont que de petits ajustements et comme Monsieur Magis est très à l’écoute, ça ne pourra aller que très bien et très vite. »
En 6 jours, Néo par sa présence bienveillante, est déjà venu en aide à 4 personnes. Et sa complicité avec Didier Magis ne fait que grandir. Un bel atout pour la zone de police Vesdre dont l’objectif est de renforcer sa proximité auprès du citoyen en lui rendant notamment sa confiance.