Une femme était poursuivie devant le tribunal correctionnel de Verviers pour une tentative de meurtre sur son compagnon. Elle a obtenu la suspension du prononcé mais pas l’acquittement réclamés par la défense.
C’est en juin 2021 qu’un gamin de 12 ans se plaint au Service d’Aide à la Jeunesse (SAJ) de violences entre sa mère et son père. C’est sa mère qui se montrait souvent violente envers son père. Pire, il fait état d’une scène qui se serait déroulée entre 2019 et 2020 où sa mère aurait tenté de tuer son père en lui compressant un coussin sur le visage. Tentative avortée, même si le compagnon est quand même décédé en 2022, mais de mort tout à fait naturelle.
Mais il n‘en a pas fallu plus pour que Béatrice (nom d’emprunt) soit poursuivie devant le tribunal correctionnel pour tentative de meurtre, coups et blessures et menaces avec un couteau. Cette dernière avait expliqué qu’elle souffrait à ce moment d’un cancer et de dépression, et qu’elle avait interrompu son traitement. Ce qui a été confirmé par un expert qui a diagnostiqué des troubles psychiatriques.
Cela n’a pas empêché le ministère public de considérer la prévention de tentative de meurtre ainsi que les autres établies. Il estimait en effet que les troubles évoqués n’avait pas occulté la faculté de discernement de la prévenue, contre laquelle il réclamait deux ans de prison. Cette thèse de l’accusation a été vivement combattue par la défense, estimant que Béatrice était dans les conditions légales pour obtenir un acquittement, au vu d’une irresponsabilité reconnue au moment des faits, ou en tout cas une suspension du prononcé.
C’est cette dernière voie dans laquelle le tribunal s’est engagé en prononçant une suspension du prononcé. C’est-à-dire qu’il estime la prévenue coupable, mais ne prononce pas de sanction si elle ne commet plus d’infraction dans un délai donné. (Luc Brunclair)