« Nous ne sommes pas des dealers » ont osé dire devant le tribunal correctionnel où ils sont poursuivis pour vente de cannabis deux jeunes de 21 et 19 ans. Alors qu’on a découvert dans leur véhicule 2.500 euros, 53 pacsons de cannabis et 3 GSM. Et chez l’un d’eux, encore 1.600 euros cachés dans un diffuseur et du matériel de conditionnement. Et qu’ils sont tous deux impliqués dans un dossier de vente d’héroïne encore à l’instruction à Liège.
Dylan (21 ans) de Verviers et Léonard (19) ans de Dison comparaissent détenus devant le tribunal correctionnel de Verviers. C’est un peu par hasard qu’ils ont été arrêtés. En octobre dernier, la police de Malmedy se rend à un supermarché dont l’alarme s’est déclenchée. Fausse alerte ! Mais les policiers sont intrigués par une voiture sur le parking, qui prend la suite. S’ensuit une course-poursuite, qui se termine par un accident de la voiture des fuyards. Evidemment, dans une auto puant le cannabis, les policiers découvrent les deux hommes précités, un mineur d’âge, et toutes les choses décrites plus haut.
Comparaissant devant le tribunal, Dylan fait preuve d’un culot pas possible voire d’une inconscience crasse. « La prison, ce n’est pas pour nous, c’est plein de toxicomanes ! » dit-il alors qu’il venait de reconnaître ingurgiter de 2 à 3 grammes de cannabis par jour, ce qui est énorme « Nous ne sonnes pas des dealers, on ne faisait pas cela pour faire de l’argent. On n’a rien gagné au bout du compte »! Ah oui ? Et ces 4.000 euros au total, c’est quoi, des pourboires ? » C’était pour assurer nos besoins personnels » se justifie-t-il.
Tous les jours au Quick
Apprenant par le dossier que Dylan allait tous les jours manger dans un Quick, le juge Defechereux s’exclame : « Je ne sais pas ce qui est le plus dangereux, les Quick ou le cannabis ! »
Quant à Léonard, il admet fumer 1 gramme par jour, ce qui n’est déjà pas mal. Il reconnaît qu’il faisait cela pour pouvoir acheter des habits, car il avait perdu son travail suite à une déchéance du permis de conduire de trois mois, ce qui suppose une grave délinquance en matière de roulage.
Mme Albert, ministère public, rappelle qu’ils sont déjà malgré leur jeune âge impliqués dans une affaire d’héroïne, et qu’un sms découvert sur un téléphone indique qu’ils ont vendu un jour 400 grammes en à peine 2h30. C’est dire l’ampleur de leur trafic. Elle ne réclame cependant que des peines très légères, soit 14 mois de prison.
La défense, assurée par Me Culot et Me Magali Pirard, plaide la prise de conscience (!) et sollicite des peines de travail ou même une simple peine de probation, c’est-à-dire des conditions à respecter sans plus.
Jugement à quinzaine
(Luc Brunclair)