Ce sont des images que nous avions déjà montrées voici un an, début janvier. Elles parlent d’elles-mêmes, et avec le son d’un feu d’artifice encore plus. Cela s’est passé dans le sud de notre arrondissement. Les dizaines de vaches dans cette étable sont paniquées, avec un risque de blessures graves.
Pire encore, l’année passée un cheval est décédé à Waimes la nuit du Nouvel an, affolé, il a glissé en se réfugiant dans son écurie, et s’est blessé mortellement. Tout cela à cause des pétards et feux d’artifice tiré dans nos campagnes pendant les fêtes de fin d’année, alors qu’ils sont tout simplement interdits. « Oui, il faut le répéter, c’est ce que nous faisons à Waimes, avec encore un courrier envoyé dernièrement aux propriétaires des 288 gîtes que compte la commune pour leur rappeler qu’ils sont responsables de ce que font leurs clients », nous explique Daniel Stoffels, bourgmestre de Waimes et en charge du bien-être animal. « Il faut communiquer, nous comptons aussi sur le bon sens des personnes, même s’il sera bien sûr impossible de mettre un policier devant chaque porte pour contrôler. Mais je rappelle que l’ordonnance de police administrative est claire, et qu’en cas d’infraction les amendes administratives peuvent aller jusqu’à 350 €. »
En attendant que tout le monde adopte ce type de feux d’artifice à bruit continu, pour éviter des traumatismes graves pour les animaux de compagnie, on ne parle même pas des animaux sauvages, les propriétaires doivent s’adapter. « Exceptionnellement, et alors que nous avons une trentaine de chevaux vivant à l’air libre toute l’année, nous les rentrons les jours de réveillons, dès 16h00. Ce qui fait que beaucoup sont anxieux, parce qu’ils n’ont pas l’habitude. Et le soir, avant minuit, je vais leur mettre de la musique pour atténuer les bruits de l’extérieur », nous confie Aline Lejoly, du centre équestre La Chrisal, à Faymonville. « Pour les poneys, nous faisons la même chose, on les rentre, de peur qu’ils paniquent et s’enfuient ce qui pourrait causer des accidents sur les routes par exemple. » La Waimeraise qui a dû aussi s’adapter pour son nouveau toute, Saule, labrador de 3 mois en plein apprentissage. « Je vais devoir demander aux personnes chez qui je vais me rendre si je peux le prendre avec moi pour lui éviter de paniquer à la maison en cas de feux d’artifice ou de pétards. On en peut pas les habituer à ce genre de bruits. »
Selon Gaia, la commune de Waimes est la 2ème au classement des endroits où les animaux sont les plus choyés. Cela passe par une grande campagne d’information, mais aussi une prise de conscience des particuliers, avec peut-être des alternatives moins bruyantes, et moins traumatisantes pour nos amies les bêtes. « Il y a des feux d’artifice à bruit continu, nettement moins fort. Il faudrait que tout le monde s’y habitue. On garde les belles lumières, le ciel éclairé, mais sans les explosions », explique Daniel Stoffels. On passerait avec ce type de feux d’artifice adapté, de 150 à 70 db seulement, tout à fait acceptable pour les oreilles des animaux, et de leurs maîtres aussi. Waimes qui se veut à la pointe dans le cadre du bien-être animal, avec notamment des équipes pour stériliser les chats errants, et éviter une surpopulation des petits félins malades dans les rues.
Mais le bourgmestre waimerais dénonce aussi la quantité astronomique de déchets jetés dans la nature. « Un seul exemple, qui vient d’un bénévole qui ramasse régulièrement les déchets entre le Pont de Haelen à Robertville jusqu’au cimetière de Waimes, soit sur 2 km. 5 jours après un passage il a récolté près de 400 déchets différents, dont 287 canettes. Canettes qui peuvent causer des dégâts irrémédiables aux animaux dans les champs, encore plus quand elle sont broyées en morceaux par les machines. C’est là que j’en appelle aux ministres, pour qu’ils instaurent enfin une consigne sur ces canettes. Ou alors qu’ils nous fournissent des caméras pour filmer ces gens, souvent les mêmes, qui se débarrassent de leurs canettes dans la nature », s’insurge Daniel Stoffels. (O.T.)