Le verdict était tombé le 18 janvier dernier au tribunal correctionnel de Verviers dans le procès de Renaud Bastin, 40 ans, un Disonais accusé de parricide, c'est-à-dire d’avoir tué son père. C’est au cours d’une dispute familiale que le coup de feu est parti. Accidentellement, prétendait l’accusé, toujours détenu. Le tribunal avait partiellement retenu sa thèse en disqualifiant la prévention en coups et blessures volontaires ayant provoqué le mort sans intention de la donner. Du coup, la peine de 25 ans de prison réclamée par le ministère public s’en trouvait réduite à cinq ans de prison, plus deux ans pour détention d’armes et d’explosifs ainsi que comportements et propos racistes. Soit sept ans au total.
Le drame s’est joué au domicile familial, rue Clément 14 à Andrimont, le 31 mars 2015. Ce jour là, Renaud Bastin, un collectionneur d’armes et fan d’Hitler, avait beaucoup bu, quelque 3 bouteilles de vodka, avouera-t-il... « Il faisait le gugusse dans la cuisine avec une kalachnikov, il ne tenait plus debout. Mon mari l’a renvoyé dans sa chambre, il a alors pointé l’arme vers moi. Mon mari s’est mis en colère et a voulu saisir l’arme, Renaud était à la renverse sur l’escalier et le coup est parti. » raconte sa mère. Si le rapport balistique indique que le coup de feu devait manifestement être volontaire, Renaud Bastin prétend qu’il n’a jamais voulu tuer son père qu’il adorait, qu’il a pressé la gâchette sans s’en rendre compte, dans sa saoulographie.
C’est ce que la défense avait plaidé, en précisant que Renaud Bastin avait averti son père que l’arme était chargée et non sécurisée, ce qui ne traduit pas une intention homicide. Un raisonnement que le tribunal avait suivi.
Mais le Parquet n’en démord pas, et va donc en appel. (L.B)