Un père et son fils, tous deux de Verviers, convaincus d’avoir trempé dans un trafic de drogue, et pas qu’un peu, ont été condamnés à de lourdes peines de prison et financières. Les peines de prison sont toutefois assorties d’un sursis probatoire.
C’est détenu que le père, M.B., 41 ans, a comparu devant le tribunal correctionnel, en même temps que son fils L., 21 ans, accusés de vente de drogue, en l’espèce du cannabis, de la cocaïne et du speed, sur une période d’un peu plus de deux ans. Les deux hommes sont en aveux, le père avouant vendre à partir de son domicile à cause de difficultés financières et pour assurer sa consommation personnelle. Tandis que le fils L. agissait plutôt en tant qu’intermédiaire, fournissant des petits dealers.
Mais comment se procurait-il la drogue ? C’est là que l’histoire devient drôle, dans la mesure où dans ses aveux, L. cite nommément un certain Y. H. qui lui fournissait toutes les deux semaines environ un kilo de cannabis et 25 grammes de cocaïne, qu’il payait 3.000 euros pour le cannabis et 1.000 euros pour la cocaïne, en admettant un gain pour lui de 500 à 800 euros par quinzaine. Y. H ? C’est ce personnage poursuivi deux fois devant le tribunal correctionnel pour trafic de drogue et deux fois acquitté malgré qu’on ait trouvé chez lui une première fois 5kg de cannabis et 4.800 euros, et une autre fois 1 kg de cannabis et 8.000 euros, alors qu’il émargeait au CPAS. Le tribunal avait trouvé le moyen d’estimer qu’il n’était pas établi qu’il s’était livré à la vente de drogue, et qu’il n’était pas démontré qu’il était bien le propriétaire de la drogue. Et que son train de vie pouvait s’expliquer par des gains… au poker !
Le tribunal s’est montré moins compréhensif pour le père, condamné à 40mois de prison et 8.000 euros d’amende, et pour le fils, écopant de 3 ans de prison et également 8.000 euros d’amende, les peines de prison étant assorties d’un sursis probatoire. En outre, le tribunal a calculé que les gains illégaux réalisés par Logan se montaient au minimum à 29.000 euros. Il ramène cependant la confiscation de cette somme au montant de 15.000 euros « afin de ne pas l’accabler trop lourdement ».
(LUC BRUNCLAIR)