Jugé énergivore et obsolète, l’Hôtel de police, situé sur les hauteurs de Verviers, ne correspond plus aux besoins de la zone Vesdre. Son conseil a décidé d’inscrire un montant de 2 millions d’euros au budget extraordinaire de 2024 pour l’acquisition d’un nouveau bâtiment. Un site semble privilégié, celui de l’ancien Delhaize, rue Lucien Defays, en plein centre-ville de Verviers.
Audrey Degrange
Avec son imposante façade blanche, l’Hôtel de police, situé chaussée de Heusy, est assurément l’un des bâtiments emblématiques de Verviers. C’est aussi le point central de la Zone de Police Vesdre. Direction, service opérationnel, administratif, logistique, accueil et permanence y sont regroupés et occupent une centaine de policiers. L’endroit semble idéal sauf qu’il est n’est plus adapté aux fonctions policières actuelles. Les flux sont mélangés et les cellules ne sont plus aux normes. « Aujourd’hui, les cellules sont de plus en plus grandes. Les arrestations dures sont passées de 24 à 48h donc il faut des cellules adaptées avec des douches avec la possibilité pour la personne qu’on arrête de bien « vivre » sa détention », explique Alain Barbier, Chef de corps de la Zone de Police Vesdre.
Autre problème, la zone n’est propriétaire que d’un tiers de l’ensemble. Le reste appartient à la régie des bâtiments qui est partie. L’incertitude régnant, le conseil de zone a donc décidé d’inscrire un montant de 2 millions d’euros au budget extraordinaire de 2024 pour ancrer la police dans la modernité. « Il y aurait une possibilité de racheter la part du fédéral dans la gendarmerie actuelle et de rénover mais on pense que ça aura un coût conséquent, révèle Alexandre Loffet, Président f.f. du Collège de la Zone de Police Vesdre. L’autre option et nous avons demandé une étude de faisabilité pour l’ancien Delhaize, devenu Action, rue Lucien Defays, pour lequel nous avons eu des discussions avec le propriétaire mais il n’y a rien qui est fait. Nous voulons voir si toutes les fonctions de la police peuvent rentrer dans l’espace qui est là mais qui est quand même un espace important avec évidemment démolition du bâtiment actuel et reconstruction à neuf en terme de performance énergétique et autre. »
Ce nouvel espace permettait aussi aux effectifs d’enfin disposer d’un centre d’entraînement. « On doit aller à plusieurs endroits pour pouvoir s’entraîner et c’est l’obligation légale 4 à 5 fois par an. Or, un départ en mission ou en patrouille, il est beaucoup plus efficace d’avoir un petit rappel des règles de fonctionnement technique et tactique d’intervention que de le faire 4, 5 fois par an. Donc oui, un centre d’entraînement est essentiel et cet endroit là pourrait parfaitement convenir », poursuit Alain Barbier.
Tout comme sa localisation jugée stratégique. « Il y a une aspiration à avoir une présence policière en centre-ville et aussi une capacité d’être très rapidement à la fois dans le centre-ville, à la fois à Pepinster, à la fois à Dison. Donc, je pense que c’est un site qui permettrait non seulement d’éradiquer un chancre mais aussi de ramener la police en centre-ville, ce qui ne saurait qu’être positif», conclut Alexandre Loffet.
Si rien n’est encore acquis, tous espèrent qu’un achat pourra se faire avant l’été prochain de manière à être dans les temps pour respecter les obligations imposées par le Fédéral.