« La vie est chère, il faut de meilleurs salaires », c’est en substance le message lancé ce midi à Verviers par la CSC Liège – Verviers – Ostbelgien. Le syndicat chrétien entend maintenir la pression avant la grande manifestation prévue le 20 juin à Bruxelles où en front commun, les syndicats exigeront la révision de la loi sur la norme salariale.
Audrey Degrange
Ils ne sont qu’une poignée mais ces militants de la CSC LVO ne veulent rien lâcher. Tracts et poncho à la main, ils ont donc bravé la pluie pour tenter de mobiliser un maximum de citoyens à leur rassemblement du 20 juin à Bruxelles où ils iront réclamer un meilleur pouvoir d’achat. « Les travailleurs dans les entreprises nous reviennent tous les jours en disant que c’est compliqué. Ils se posent des questions sur l’avenir et se demandent dans quelle situation ils vont évoluer dans les prochains mois voire prochaines années, explique Daniel Cornesse, Coordinateur syndical CSC Liège - Verviers – Ostbelgien. Il y a une urgence clairement qui est là. Nous sommes dont là pour exprimer ce mal-être et on s’attend à une belle réussite le 20 juin pour que le monde du travail puisse s’exprimer sur cette question qui est prégnante. »
Chauffage, électricité, nourriture, carburant, les prix explosent mais les salaires ne suivent pas. En cause, la loi sur la norme salariale qui ne permet pas de négocier plus qu’une augmentation de 0,4% . « Effectivement, pour les deux dernières années, elle est de 0,4% c’est très peu et vu la situation à quoi doit-on s’attendre l’an prochain au niveau de l’accord interprofessionnel ?, s’interroge Daniel Cornesse. A quelle norme, elle ne sera pas beaucoup plus élevée. C’est donc le moment de réfléchir, d’être créatif et de trouver un autre cadre car le monde du travail ne peut pas rester avec des augmentations de 0,0% pour les deux prochaines années. »
D’autant plus, que sur le terrain, certaines entreprises qui génèrent des bénéfices ne seraient pas contre d’augmenter les salaires, il en va même pour certaines du maintien de leur attractivité. « Il y a des entreprises qui sont prêtes à discuter mais souvent, ce sont les fédérations patronales qui bloquent en disant que ce n’est pas possible de payer plus, que ce serait une hérésie économique de le faire. Alors que pas du tout, il y a des endroits où c’est possible de le faire et où les partenaires sont d’accord d’aller au-delà des 0,4%. C’est àa qui est complètement absurde dans cette mesure. »
La CSC souhaite donc la révision de cette norme salariale et une réelle prise de conscience politique. « On sensibilise sur la question les partis de la majorité et toute autre parti pour essayer de trouver des majorités alternatives sui prendront leur responsabilité politique pour dire ok, on arrête d’agir comme ça, le monde a changé et on déverrouille cette loi qui est absurde et qui amène une série de catastrophes où les travailleurs n’en peuvent plus après le 10 du mois. »
Grâce à une pétition qui a rassemblé plus de 85 mille signatures, le Parlement sera amené à débattre sur la question fin juin. En attendant, le syndicat chrétien maintient la pression qui devrait atteindre son point d’orgue le 20 juin prochain.