Le 9 juillet dernier, après plus d’un an de crise politique, Verviers tenait enfin une majorité composée du PS, du cartel MR-NV-cdh et du « clan Targnion ». Ce nouveau Collège aurait dû présenter, dans les deux mois, sa Déclaration de Politique Communale et ses priorités pour la Ville. C’était sans compter sur les inondations. Avec 8 mois de retard, une feuille de route a enfin été proposée au conseil communal.
Audrey Degrange
Si elle ne partait d’une page blanche, la nouvelle majorité verviétoise se devait de préciser ses priorités et définir ses projets pour terminer la mandature. C’est donc une Déclaration de Politique Communale actualisée et rédigée point par point pour aller à l’essentiel que la Collège présentait ce lundi soir au conseil communal. « On voit vers où on va notamment sur des grands dossiers comme le Grand Théâtre, la revitalisation du centre ville, les travaux de manière générale, la réhabilitation de certains quartiers et on pense vraiment qu’il y aura entre 2018 et 2024, une ville où il fait plus agréable de vivre et ce malgré les évènements de juillet catastrophiques. On peut donc dire que le pari est réussi », estime Maxime Degey, Echevin des Travaux et de l’Urbanisme à la Ville de Verviers
La crise sanitaire, les inondations et leurs conséquences sont assurément les nouveautés de cette DPC qui, de manière transversale, tente de répondre aux prochains défis climatiques. « Les endroits inondés sont aussi ceux où les maisons sont très denses, très hautes et où c’est du tarmac au sol, détaille Muriel Targnion, Bourgmestre de Verviers. Ça peut, demain, devenir des îlots de chaleur. S’ils ne sont pas destructeurs pour les maisons, ils le sont pour la population. En terme de prévention, toute une série d’actions sont mises en place mais pour l’aménagement des quartiers, on veut qu’ils soient plus verts, plus aérés mettre des arbres, aménager des places. Le tout pour être plus résilient. »
Autre enjeu, la lutte contre la précarité qui depuis des années ne cessent de s’accentuer. La Ville souhaite là, renforcer ses effectifs, et ne plus se reposer que sur le CPAS. «Ça se retrouve maintenant dans toutes les compétences, poursuit la Bourgmestre de Verviers. Dans l’enseignement, on a créé des classes pour les primo-arrivants pour qu’ils puissent plus vite s’intégrer. On a des programmes spéciaux pour les enfants qui n’ont pas d’encadrement familial par rapport à l’aide extra-scolaire. En terme de logement, on doit s’armer d’outils juridiques pour faire des logements décents donc on doit renforcer nos équipes pour qu’elles puissent mieux contrôler ces logements qui sont trop petits ou qui n’ont pas toutes les pièces nécessaires. »
Pour envisager positivement l’avenir, le Collège entend aussi fédérer autour de lui les forces vives verviétoises. Et faire plus souvent appel à la participation citoyenne en mettant en place de nouveaux mécanismes comme le panel ou le tirage au sort. « On va essayer de construire un espace de discussion et une méthode pour que la réflexion qui sorte soit vraiment représentative du plus grand nombre, révèle Jean-François Chefneux, Echevin de la Participation citoyenne. L’idée, c’est que le politique est au final celui qui tranche mais avant cela, il peut aller se nourrir à beaucoup d’endroits et prendre le temps de bien construire la décision qu’il devra prendre. »
En terme de mobilité, la réalisation de la Vesdrienne sera un axe important pour ramener en douceur le citoyen au centre-ville. Centre-ville où étonnamment ne figure pas dans la DPC, City mall et son projet de centre commercial. « On ne souhaite plus que notre ville soit construite autour de ce projet là, insiste Muriel Targnion. C’est un projet avec un promoteur qui possède une partie du territoire. On doit travailler avec lui mais on a aussi une vision du reste de notre ville », conclut Muriel Targnion.
Il reste à la majorité deux ans pour mettre en place sa nouvelle feuille de route et concrétiser ses différents chantiers pour que Verviers puisse offrir, demain, un tout autre visage.