Dans un climat où les incertitudes macroéconomiques sont nombreuses, le fonds d’investissements liégeois, Noshaq semble tirer son épingle du jeu. Le groupe connaît un exercice 2021-2022 exceptionnel et prévoit un résultat net avant impôt de plus de 10 millions d’euros. De quoi permettre à Noshaq de poursuivre son plan d’investissements et de soutien aux entreprises et acteurs publics, en région verviétoise notamment.
Audrey Degrange
Avec 123 millions d’euros investis dans pas moins de 142 dossiers, Noshaq prouve cette année encore qu’il est un réel provocateur de possibles. Un partenaire privilégié aussi qui n’hésite pas à prendre des risques pour perpétuer sa mission d’accompagnement en actant une recapitalisation historique en novembre dernier. « C’est une levée de fonds de 143 millions d’euros avec une montée en puissance de notre partenaire bancaire. La région est toujours bien présente évidemment souligne Jean-Michel Javaux, Président de Noshaq. On l’a fait car nous avons l’ambition d’investir 450 millions dans les 5 prochaines années dans nos secteurs stratégiques. Et c’est vrai que malgré le covid et les inondations où nous sommes intervenus auprès de nos sociétés impactées, on a eu un exercice exceptionnel.»
Si le fonds d’investissement affiche de bons résultats, c’est aussi parce qu’il a su miser sur des secteurs peu impactés par la crise sanitaire comme les biotechnologies ou le numérique, ce qui lui permet aujourd’hui de ré-investir ses plus values dans l’immobilier notamment. Ainsi à Verviers, Noshaq pourrait intervenir dans la gestion de l’ensemble PVI, complexe commercial situé entre les deux places et dont la Ville peine à trouver acquéreur. « On a cette volonté de le faire, on veut aider la Ville de Verviers comme on l’a fait ici à Liège pour la Grand-Poste. Le Collège est d’ailleurs venu visiter le bâtiment avec cette idée d’en faire peut-être de même pour l’ex bâtiment Inno, explique Gaëtan Servais, Directeur général de Noshaq. Mais ce que l’on cherche, c’est de réunir les partenaires nécessaires. On ne peut pas faire un projet de reconversion immobilière ex-nihilo. On doit nous-mêmes trouver avec qui on va travailler pour le remplir et que ce soit un succès. »
Aide à la reconversion et soutien aussi aux entreprises sinistrées aussi. Le groupe V-Pharma devrait ainsi quitter son site historique rue de Mangombroux pour rejoindre le zoning des Plenesses et installer son siège social et entrepôt de stockage dans un bâtiment plus adapté. C’est l’une des 40 nouvelles sociétés entrées cette année dans le portefeuille de Noshaq qui en compte désormais 469.
Enfin, s’il investit, le groupe rappelle qu’il est aussi là pour accompagner les entreprises et les aider à passer le cap de l’inflation et de la crise énergétique. « Il y a des entreprises aujourd’hui où le business model est devenu caduque de part cette évolution des coûts des facteurs donc parfois c’est de changer toute la vision de son entreprise et donc nous sommes là pour les aider même s’il n’y a pas besoin de soutien financier. »
Une réflexion menée également en terme de résilience territoriale, autre gros défi auquel compte s’attaquer Noshaq dans son nouveau plan stratégique.