Vive émotion à Heusy. La crèche « KiddyChouette » va devoir fermer ses portes. En cause, un manque de financement. Le milieu d’accueil possède l’agrément ONE mais n’est pas reconnu pour être subventionné. Une situation aujourd’hui intenable pour la directrice qui se voit contrainte de déposer le bilan au 30 juin. Les parents, eux, se mobilisent et lancent un appel à l’aide.
Audrey Degrange
C’est un véritable coup de massue pour ces parents et puéricultrices. Ce mardi, ils ont appris que leur crèche allait devoir fermer ses portes, faute d’argent. Une situation inattendue qui les plonge dans l’angoisse.
« Maintenant, on vit un peu au jour le jour, on ne sait pas de trop de quoi demain sera fait, témoigne Sophie Jacquemin, Maman de Clémentine 21 mois. C’est clair qu’on a peur d’arriver le lundi matin et trouver portes closes, c’est pas agréable comme situation c’est sûr. »
« On est toutes anéanties, révèle Manon Walraff, Puéricultrice. On ne s’attendait pas du tout à cette décision qui est vraiment tombée du jour au lendemain. On savait plus ou moins ce qu’il se passait. On savait que c’était compliqué avec la crise énergétique, l’inflation, et qu’on allait avoir des difficultés mais on ne s’attendait pas à en arriver à une situation pareille. »
Ouvert en septembre 2018, ce milieu d’accueil est véritablement le projet de vie de Cécile Foguenne. Cette ancienne infirmière urgentiste a tout mis en oeuvre pour que ce lieu soit un véritable petit coin de paradis pour les 49 enfants actuellement inscrits. Sauf qu’aujourd’hui, elle ne peut financièrement plus suivre et doit se résoudre à une fermeture.
« Les parents payent leurs factures par rapport à la présence de leur enfant mais elles ne permettent pas de couvrir toutes les charges et donc c’est actuellement mon mari et moi qui essayons de renflouer en fonds propres, explique Cécile Foguenne, Directrice de la crèche « KiddyChouette ». Mais il n’y a plus suffisamment que pour pouvoir tenir longtemps et donc pour terminer dignement et payer mes factures, j’ai pris cette décision. »
Car si elle possède bien l’agrément ONE, elle n’est pas pour autant subventionnée. Un appel à l’aide est lancé tant à la Ville de Verviers qu’à l’Office de la Naissance et de l’Enfance pour tenter de sauver l’institution...
« Quand on dépose notre fils, c’est vraiment comme s’il avait une deuxième famille quand nous on ne peut pas être là, raconte Eléonore Angenot, Maman de Côme 23 mois. On a vraiment tous envie de se battre et de pouvoir trouver une solution. Outre le fait qu’on doive retrouver des places et que ça va être compliqué, c’est vraiment cette idée qu’au final, l’infrastructure est là, l’équipe fonctionne pourquoi ne pas trouver une solution plutôt que disperser tous ces enfants qui ont leurs habitudes et qui sont bien ici »
« Moi, je ne peux pas rêver mieux que de rester ici. C’est le rêve. Je viens ici avec la bonne humeur, c’est une passion, il ne faut pas voir que le salaire. Les enfants c’est tout le temps et je suis tellement épanouie que quand je rentre à la maison, j’ai encore un autre lien avec mon fils qui a 3 mois. C’est vraiment inimaginable d’arrêter, ça c’est pas pensable pour moi. J’aimerais bien continuer, me battre pour ça. Je pense que ça va faire le tour et on va y arriver. Je veux montrer qu’on y arrivera », enchaîne Britany Jardon, Puéricultrice.
La mobilisation est donc générale pour relancer cette crèche dans un contexte où il manque justement cruellement de places d’accueil. Mais le temps est compté, elle pourrait déjà baisser pavillon dès ce lundi et non au 30 juin comme annoncé.