Quelle mobilité pour demain ? Cette question est de plus en plus souvent évoquée et un constat est récurrent, le Belge est toujours aussi friand de sa voiture. Sauf que le marché de l’automobile est en pleine mutation, les normes changent et mettent la pression sur les consommateurs qui ne savent plus quoi acheter. Dans le doute, ils se tournent alors vers le marché de l’occasion où les prix explosent.
Audrey Degrange
Faire aujourd’hui le choix d’acheter une voiture neuve, c’est accepter de se retrouver confronté à une hausse de prix de plus de 20% et surtout un délai anormalement long de livraison. La faute à la guerre en Ukraine, la crise énergétique ou encore un manque de pièces. L’alternative est donc l’occasion mais là aussi, mauvaise surprise. « Le prix moyen d’un véhicule d’occasion a augmenté par la pénurie des véhicules neufs donc forcément les clients qui avaient besoin d’un véhicule se sont retournés vers le marché de l’occasion et ce prix est à la hausse est dû à cette augmentation. Inévitablement, ça s’est répercuté sur les clients mais aussi les garages puisque ça veut dire que nous achetons à des montants plus élevés, nous reconditionnons nos véhicules à des montants plus élevés aussi et nous devons forcément les répercuter sur les prix de vente donc tout ça s’enchaîne », révèle Jérôme Bousman, Responsable du point de vente Soco – Verviers.
Des prix qui restent tout même 20 à 30 % moins cher et ce, même si le profil de la voiture d’occasion n’est plus le même qu’hier. « Les critères ont toujours été celui du kilométrage et d’état général même si l’année avait déjà de l’importance. Or, aujourd’hui, tout ça a changé, détaille Serge Istas, Secrétaire général chez Traxio. L’année est devenue importante car elle est égale à la norme Euro et on sait qu’en Wallonie, certaines voitures vont être interdites à la circulation. »
Une pression de sortie du thermique qui poussent les clients à acheter des occasions toujours plus récentes. Pour rester compétitif, le secteur a trouvé une parade : il rachète sur les marchés étrangers, des voitures neuves invendues considérées en Belgique comme de la seconde main et qu’on appelle la 0 kilomètre. « Ce qui est très intéressant pour les clients, c’est qu’ils peuvent acquérir un véhicule neuf chez nous, disponible tout de suite, explique Jérôme Bousman. Il est prêt à partir .Dans les 48h, le client est en mesure de rouler avec. L’avantage pour lui, c’est de le payer moins cher qu’en concession et d’avoir des garanties qui peuvent être plus grandes. On propose des garanties sur tous nos véhicules pouvant aller jusqu’à 7 ans. »
La garantie aussi de garder une certaine mobilité dans un monde en pleine transition écologique où l’argument électrique peine à s’implanter. « La voiture électrique, ça n’est pas pour tout le monde, constate Serge Istas. On s’en rend compte maintenant par rapport aux prévisions qui avaient été faites. Si certaines sociétés, suivant l’incitant fiscal, sont tentées d’acheter des voitures électriques et le font, le particulier est lui plus frileux. On s’aperçoit en Wallonie que les voitures électriques ne constituent que 0,6% du parc wallon, ce qui est complètement négligeable. Pourquoi ? Simplement parce que ce sont des voitures relativement chères et auxquelles tout le monde ne s’identifie pas. »
En 2022, plus de 600 mille voitures d’occasion ont été immatriculées. Et la tendance se poursuit cette année, preuve que les consommateurs y trouvent une valeur refuge face à l’incertitude de demain.