Marina, Martin, Gaëlle, Allan et Anaïs sont tous tatoueurs professionnels indépendants. Ensemble, ils travaillent au salon "Abysse" qui a ouvert ses portes il y a 5 ans à Verviers. Dans cet espace aux allures de cabinet de curiosités, chacun ici a trouvé le moyen de s’exprimer et de vivre de son art.
"Moi j’étais dans la mode - nous confie Marina Draps, la gérante - et c’est vraiment par hasard. On cherchait une apprentie dans un salon de tatouage. J’y suis allée au culot. J’ai griffonné deux, trois trucs dans le train. J’y suis allée. J’étais même pas encore tatouée. C’était il y a dix ans. Mes collègues, par exemple Gaëlle, elle a fait l’histoire de l’art. Martin, il a fait la peinture et Allan, il a fait le graphisme. Donc ça reste dans le domaine de l’art mais c’est diversifié. En tant qu’artiste, c’est sûr qu’avoir ses propres dessins tatoués sur un peau à vie, c’est gratifiant!"
"Le premier tatouage - comme nous l’explique Stéphane - c’est un peu une envie de mettre un symbôle derrière toute une histoire. C’est mûrement réfléchi. Et puis très vite, on se prend au jeu. Au final, on en est presque à faire un tatouage parce qu’il est joli et puis ensuite on trouve une signification. Il y a un côté addictif.
Question : on se fait tatouer pour soi ou pour les autres?
"Je pense qu’il y a un peu des deux - poursuit Stéphane - pour soi parce que c’est joli et qu’on aime le tatouage et aussi le fait de montrer qu’on est tatoué. Maintenant, il y a tellement de gens tatoués que ça devient presqu’original de ne pas l’être alors que dans mon esprit ça reste original de l’être".
Ici pas de publicité ou très peu, c’est le bouche-à-oreille voir les réseaux sociaux ou encore la participation à des conventions qui attirent le client, un client qui vient parfois de très loin et qui fait le choix du tatoueur en fonction du dessin qu’il souhaite. Mais un tatouage, ce n’est pas une décalcomanie c’est un projet personnel irréversible qui se réfléchit avec l’artiste avant de passer à l’action d’autant que ce n’est pas toujours une partie de plaisir!
"ça dépend vraiment de ce que le client veut - précise Marina. Maintenant, il arrive parfois que l’on dessine directement sur la peau, ça dépend de ce que l’on fait. Moi, quand je fais un dos je fonctionne comme ça. Sinon, en fonction du projet, on dessine. On discute. Parfois le client vient faire un avant-projet ici avec nous. On fait des dessins au préalable et le jour du tattoo, on met en place et on voit si ça plaît et si ça plaît pas, on recommence."
"Abysse" ce sont cinq personnalités, cinq parcours artistiques différents pour nourrir la créativité et proposer une offre de dessins plus large, histoire de rencontrer toutes les envies ou presque!
Le tatouage est un art vieux comme le monde pratiqué un peu partout sur la planète. Aujourd’hui ce qui semblait marginal chez nous autrefois est devenu si pas la norme du moins une tendance, une tendance qui touche toutes les couches sociales, toutes les générations, une tendance qui semble s’ancrer durablement et n’a pas fini de sonder les profondeurs les plus mystérieuses et tortueuses de notre psyché. (Abi)
A noter que du 9 janvier au 14 février 2024, les oeuvres des artistes-tatoueurs du Abysse Tattoo Shop s’exposeront sur papier au Centre culturel de Verviers.