Le secteur de l’Aide et de Protection de la Jeunesse est toujours en grève à Verviers. Le personnel est à bout et dénonce un manque de places pour accueillir et protéger les enfants en situation de danger. En janvier dernier, la ministre de l’Aide à la Jeunesse, Valérie Glatigny débloquait pourtant un million d’euros pour créer de nouvelles places en lançant un appel à projet. Et bonne nouvelle pour l’asbl Interm’aide à Verviers, elle va pouvoir prendre en charge 6 enfants supplémentaires. Du coup, elle recherche activement des familles d’accueil.
Audrey Degrange
Au sein de l’asbl Interm’aide, on vient en aide actuellement à 6 enfants. Le plus âgé à 6 ans, le plus petit à peine 4 jours. S’ils sont aujourd’hui éloignés de leur famille, c’est que leur vie est considérée comme en danger. Des situations d’urgence qui tendent à se multiplier ces dernières années. « Il faut savoir qu’en 2022 nous avons reçu 242 demandes, ce qui est le double par rapport aux années avant covid, souligne Séverine Lambet, Directrice d’Interm’aide à Verviers. On a pu, nous, répondre à 15 demandes l’an dernier. Sur ces 242 demandes, elles proviennent de tous les arrondissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et que sur Verviers, on en a eu 61 en 2022. Oui le secteur est en crise, les familles ne vont pas bien et on n’a pas de solutions pour les aider, il y a de plus en plus d’enfants en difficulté. »
Face à cette réalité et déjà interpellée par les services d’accompagnement début d’année, la ministre de l’Aide à la Jeunesse, Valérie Glatigny, ouvrait de nouvelles places. 6 prises en charge supplémentaires viennent d’être accordées à la structure verviétoise. Elle lance donc un appel à la population. Elle a besoin de familles d’accueil d’ici septembre. «Tout le monde peut poser sa candidature, rassure d’emblée Séverine Lambet. Que l’on vive seul ou en couple, avec ou sans enfant, que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel, ... Ce qu’on attend vraiment de la famille d’accueil, c’est qu’elle soit disponible parce qu’accueillir un enfant, ça demande du temps. Ça n’empêche pas que l’on puisse travailler mais c’est important d’avoir une disponibilité pour l’enfant pour pouvoir l’accompagner au quotidien et éventuellement l’amener à différents rendez-vous, entre autres, au service pour qu’il puisse venir voir ses parents. »
Être à l’écoute aussi car ces enfants transportent souvent, avec eux, un sac à dos bourré d’émotions qu’il faut pouvoir gérer. « C’est évidemment important de pouvoir apporter de l’attention à l’enfant, de pouvoir le rassurer parce qu’ils sera en insécurité, de lui apporter un cadre car ça va le sécuriser et lui donner beaucoup d’amour. »
9 mois, c’est la durée de cette bulle d’oxygène pendant laquelle l’asbl Interm’aide accompagne au quotidien les familles d’accueil et tente aussi de restaurer le lien parental. « On va travailler avec les parents pour essayer de les remobiliser, remobiliser leurs compétences parentales avec pour objectif que l’enfant puisse retourner chez ses parents à l’issue des 9 mois. »
Si vous souhaitez poser un geste de solidarité envers ces enfants trop vite abîmés par la vie, l’équipe d’Interm’aide attend votre appel ou votre email.
? 087/22.84.19 - secretariat@intermaide.be