En février, la Ville de Verviers et la zone de police Vesdre ont procédé à une surveillance intensive d’endroits où sont régulièrement déposés des dépôts sauvages. Une opération "coup de poing" qui a permis d’intercepter 3 personnes en flagrant délit. L’occasion pour la ville de rappeler que ces abandons de déchets sont passibles d’une amende administrative. Et pour l’échevin de la Propreté publique, Jean-François Chefneux, de pousser un coup de gueule.
Audrey Degrange
Jean-François Chefneux est un échevin en colère. Ce mercredi encore, il publiait sur les réseaux sociaux, des photos d’un homme en train d’effectuer un dépôt sauvage, place Général Jacques à Verviers. Des incivilités devenues quotidiennes. En témoigne, ce canapé déposé, rue des Raines. « Le petit coup de gueule que j’ai pu faire sur les réseaux, c’est de rappeler que le quotidien d’un certain nombre de Verviétois et d’acteurs de la propreté publique est pourri par des comportements inciviques. On a des personnes qui, sous prétexte d’économiser quelques secondes de leur temps, pourrissent la vie de tout le monde et ça m’est insupportable, explique Jean-François Chefneux. Je ne souhaite plus faire comme si ça n’existait pas ou ne pas dire les choses telles qu’elles sont. »
Loin de vouloir stigmatiser, l’échevin entend surtout responsabiliser les citoyens face à la propreté. Elle est, pour lui, l’affaire de tous. « On n’y arrivera pas tout seul. Il est grand temps que les citoyens acceptent de se rendre compte que le quotidien, ce qui fait l’espace publique, l’intérêt collectif, c’est pas que le boulot des autorités publiques ou des politiciens. C’est notre espace publique à tous et chacun, dans son quotidien, doit essayer d’adopter un comportement qui est respectueux de la vie des autres, de son voisin et de la collectivité. »
Et d’insister sur le fait que le nombre de dépôts sauvages n’a pas, contrairement aux idées reçues, augmenté, suite au passage aux containers à puce. « Quand j’entends certains me dire que c’est un système anti-environnemental, c’est une aberration, c’est faux ! Les quantités globales de dépôts ont fortement diminué sur l’ensemble des déchets. Au niveau des dépôts sauvages, on a plutôt des phénomènes de regroupement sur des sites très visibles, qu’une augmentation flagrante des dépôts. Là, où on a une vraie augmentation des quantités, ce sont les encombrants mais qu’on ne me fasse pas croire qu’auparavant, on évacuait un canapé dans un sac vert !»
Pour tenter d’enrayer le phénomène, des actions coup de poing seront régulièrement organisées. Elles ont déjà permis d’intercepter, au mois de février, 3 personnes en flagrant délit, à deux endroits différents. Reste la verbalisation, Jean-François Chefneux souhaiterait un cadre législatif plus performant. « La constatation des délits et la sanction effective est très difficile à mettre en oeuvre, relève-t-il. Là, on a besoin qu’au niveau parlementaire, on se rende compte de l’exaspération des communes et des citoyens. Il faut qu’on nous aide soit par des législations simplifiées soit par des aides financières pour embaucher. Il faut juguler ce phénomène qui pourrit la vie de beaucoup de monde. »
On rappellera enfin que tout abandon de déchets en dehors des collectes organisées est passible d’une amende administrative allant de 150 à 200 000 euros.