Depuis ce mardi, le stationnement redevient payant à Verviers. La société Indigo qui gère le parking sur la commune à décidé de reprendre les contrôles, un mois après les avoir suspendus. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mesure étonne en cette période de confinement.
Audrey Degrange
Des voitures garées ça et là, pour le travail ou une course essentielle, en cette période de crise sanitaire, on peut pas dire que la fréquentation du centre-ville de Verviers soit à saturation. Une situation qui avait amené, voici un mois, la société Indigo, en charge des parkings, à suspendre ses contrôles. Une nouvelle qu’avaient saluée de nombreux Verviétois. Depuis ce week-end, c’est plutôt la douche froide et un déferlement de commentaires sur les réseaux sociaux. La gratuité, c’est fini. La décision surprend autant qu’elle pose question. Elle met surtout les autorités communales en porte-à-faux. " Il y a un certain nombre d’années, nous avons fait un contrat avec une société privée pour gérer le stationnement, explique Alexandre Loffet, Echevin des Finances de la Ville de Verviers. Il se justifiait peut-être en 2010 par rapport aux conditions qui existaient à ce moment-là mais dans une situation de crise comme aujourd’hui, on voit qu’avoir privatisé une mission régalienne, c’est très compliqué pour la Ville puisque nous ne sommes pas seul à décider de la perception ou non du contrôle de stationnement."
En clair, si la situation semble illogique, le gestionnaire privé est dans son droit et explique que la Ville de Verviers pourrait modifier sa politique de stationnement. "Si on le fait, nous ouvrons le débat de la renégociation de la convention, précise le grand argentier de la Ville. Et notamment celui de la redevance minimum qu’Indigo doit payer à la Ville. Or, cela fait des années qu’ils nous demandent de la revoir alors qu’elle n’est plus que de 550 mille euros. Cela engendrerait pour Verviers des pertes pouvant atteindre 200-250 mille euros et quelque part le contribuable serait perdant car les sommes qu’épargneraient Indigo, nous devrions les trouver ailleurs donc c’est une situation très compliquée..."
Voire touchy les intérêts publics n’étant à fortiori pas les mêmes que ceux du privé. "Nous nous sentons impuissantés. Nous ne savons pas décider nous-mêmes de cette mission liée à l’autorité de la commune sans devoir renégocier plein de choses avec un opérateur privé qui, lui, pense rentabilité."
Si la majorité a déjà annoncé qu’elle ne prolongerait pas cette convention, elle court néanmoins jusqu’en 2023. En attendant, le Ville tente d’aider comme elle peut ses concitoyens. " Les abords de l’hôpital seront retirés de la zone bleue pour que le personnel soignant puisse continuer à faire son travail sans stress et sans devoir aller se garer loin de l’hôpital alors que les consultations sont à l’arrêt. Nous prenons donc la mesure car ça nous en avons la faculté."
Une période de sensibilisation devrait être d’application. Quoiqu’il en soit pour éviter l’amende, n’oubliez pas votre disque ou encore d’alimenter l’horodateur.
