Les dépôts clandestins et l’insalubrité qui règnent à Verviers étaient au centre des discussions, ce lundi soir, au conseil communal. Le Collège a décidé d’installer des caméras de surveillance supplémentaires. Leur particularité ? Elles seront placées sur des habitations privées.
Audrey Degrange
C’est une réalité. Il ne faut pas tourner très longtemps dans Verviers et ses différents quartiers pour se retrouver face à de multiples dépôts sauvages. Des sacs comme ceux-ci, ces ouvriers communaux en ramassent quotidiennement. « Par exemple, si vous venez sur Hodimont le lundi, on est à 5 camionnettes de plus ou moins 350 sacs, le mardi, on va faire 2-3 camionnettes, le mercredi pareil, explique Vincent Sisterman, Ouvrier qualifié – Service Environnement et Propreté Verviers. Alors, au niveau du ramassage poubelles quand elles passent, là les gens, ils se déchargent aussi donc il y a des grosses charges à faire aussi. Ça nous est déjà arrivé de charger une camionnette complète que je démarrais et les gens venaient déposer les sacs devant nous. Ils s’en foutent, que ce soit en pleine journée ou en pleine nuit, devant la police ou pas, ils s’en foutent, ils déposent. »
Des comportements qui posent question mais provoquent aussi le ras-le-bol de ces ramasseurs.
« Imaginez-vous que vous portez des sacs de minimum 25 kg et que vous devez en mettre 350 dans la camionnette ben fin de journée, j’aime autant vous dire que vous le sentez. Il y a le froid, les insultes, on s’est fait agresser il y a 15 jours, le gars voulait me couper la tête, on ne réagit pas parce que ce ne sont jamais que des paroles mais est-ce que ça viendra un jour au geste ? », s’interroge Vincent Sisterman.
Si cette insalubrité devient invivable, elle est aussi paradoxale car ces déchets clandestins sont la plupart du temps déposés autour des conteneurs collectifs. « Pendant un moment, tout ça pouvait s’expliquer par des conteneurs défectueux, pas s’excuser mais s’expliquer. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ! Et puis surtout la réalité de terrain, quand on veut sortir de la démagogie que j’entends parfois soit au conseil communal soit sur les réseaux, on doit se rendre compte que ceux qui déposent les sacs, ne fut-ce que par la grosseur des sacs, n’avaient aucune intention de jouer le jeu, s’insurge Jean- François Chefneux, Echevin de l’Environnement et la Propreté publique. Les moyens sont là à disposition, les gens pré-paient un montant, un peu comme un forfait de téléphone, et malheureusement, on se rend compte qu’ils ont du mal à l’utiliser, à comprendre que finalement, c’est déjà payé et qu’ils peuvent aller au conteneur autant de fois qu’ils le veulent, ça ne coûte pas plus. Mais non, c’est un peu trop compliqué. »
Pour lutter contre cet incivisme, 7 caméras de surveillance ont déjà été installées pour tenter d’identifier les auteurs et 6 nouvelles devraient bientôt faire leur apparition mais fixées sur des immeubles de particuliers. «On a fait le choix d’un système hertzien donc c’est peu coûteux, assez simple et assez solide. Le problème, c’est qu’il faut installer des antennes et il faut du câblage et pour se faire il faut passer parfois chez des privés en l’occurence ici, chez Logivesdre et une personne privée qui a accepté de mettre à disposition sa façade pour installer une caméra de surveillance et tout ça doit se traduire dans des conventions qui sont passées hier soir au conseil communal », poursuit l’échevin.
La Ville de Verviers passe donc à la vitesse supérieure pour essayer d’enrayer ce phénomène et l’échevin l’assure, la sensibilisation fera désormais place à la répression.