En Fédération Wallonie-Bruxelles, un enfant sur trois serait victime de harcèlement scolaire. Lutter contre ce fléau est la priorité de la ministre de l’Education, Caroline Désir. A la rentrée prochaine, le programme Kiva qui a fait ses preuves en Finlande sera implanté dans 200 écoles. En attendant, à la Ville de Verviers, l’échevine de l’Instruction publique, Sophie Lambert, a dégagé un budget de plus de 4000 euros pour que des ateliers de sensibilisation et de prévention au harcèlement soient mis en place dans les écoles communales. La majorité y a répondu favorablement. Exemple à l’école de Lambermont.
Audrey Degrange
Le harcèlement, c’est la hantise de tout parent. De toute direction d’établissement aussi et surtout celle des enfants. Qu’ils soient victimes ou bourreaux, le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. Pouvoir le comprendre et l’enrayer par le jeu, c’est l’objectif de cette matinée d’animation proposée par l’asbl Loupiote.
« L’idée n’est pas de parler que du harcèlement mais de montrer vraiment comment on arrive au harcèlement et montrer vraiment toutes les étapes qui permettent de stopper le harcèlement, explique Natacha Van Der Stricht, Animatrice – Asbl Loupiote. C’est pour ça qu’on a d’abord le petit jeu du post-it qui permet de parler de tout ce qui est isolement, rejet, l’importance d’appartenir à un groupe et de sentir qu’on est important et qu’on a une place auprès des autres. Et puis, on en arrive petit à petit aux moqueries, aux jugements, aux critiques, aux manières de réagir parce qu’en fonction de la manière dont on réagit, ça encourage ou pas l’autre à continuer. C’est petit à petit qu’on arrive enfin au harcèlement. »
Et le sujet parle, ces élèves de 5eme et 6ème primaire sont déjà bien conscients des dégâts qu’il peut provoquer tout comme cette directrice qui n’a pas longtemps hésité à mettre ce module de prévention en place. « Trop souvent, on a des enfants qu’on voit triste dans la cour de récréation, qu’on voit seul révèle Aurore Piron-Bastin, Directrice de l’école communale de Lambermont. On a envie d’intervenir mais on n’a pas toujours les mots justes parce qu’on a besoin d’un soutien de professionnel et de quelqu’un qui sait comment y arriver. C’est évident qu’on fait souvent appel au centre PMS quand on en a besoin. A noter qu’on a la chance à l’école d’avoir une éducatrice qui est là aussi et qui est professionnelle mais ce n’est pas toujours évident malgré ces deux aides-là donc une aide extérieure est toujours la bienvenue effectivement. »
Un sentiment partagé par ces jeunes attentifs et surtout très actifs. Qu’as-tu appris? « Que quand on a des moqueries, c’est bien de réagir pour que ça s’arrête», nous confie Emma. « Critiquer les autres, ça peut leur faire du mal», poursuit Manon. T’as déjà eu des soucis à l’école? « Oui, on m’a déjà traité de gros lard», réagit Julian. L’animation t’a fait du bien? «Oui»
Et c’est bien là tout l’enjeu, oser libérer sa parole pour que cesse enfin la souffrance et que tous puissent mieux vivre ensemble.