En décembre dernier, l’élu MR Amaury Deltour, faisait son entrée au sein du Collège communal de Verviers en tant qu’échevin. Une arrivée qui a remanié certaines compétences scabinales. Antoine Lukoki héritait ainsi de celle du Logement. Deux mois après cette prise de fonction, il a souhaité faire un premier bilan sur les actions mises en place pour lutter contre la crise du logement qui touche Verviers depuis quelques années déjà.
Audrey Degrange
En terme de logement, l’offre et la demande ne suivent pas à Verviers. L’info n’est pas neuve mais elle est devenue la priorité d’Antoine Lukoki qui a récupéré la compétence dans ses fonctions scabinales. Si la crise était structurelle, elle est aussi devenue conjoncturelle. La pandémie et les inondations ont ainsi révélé un manque de biens décents et abordables destinés aux familles nombreuses. « Ça fait deux mois que je suis échevin du Logement et avec les services, on s’est demandé comment aider le CPAS et l’Agence Immobilière Sociale à recréer du logement, détaille Antoine Lukoki. Et on s’est dit qu’il y avait un manque criant de logements dans le centre-ville et vu le nombre d’immeubles inoccupés, on se lance dans le recensement des immeubles bâtis inoccupés au-dessus des rez-de-chaussée commerciaux avec entrée privative ou non. »
Au-dessus de certains commerces, du stock est entreposé, ce ne sont donc pas ces bâtiments que vise l’échevin mais plutôt ceux dont il aura l’assurance, via ce recensement, que les propriétaires les laissent en l’état ou ne payent pas leurs taxes. 22 immeubles dont 14 frappés d’un arrêté d’inhabitabilité sont déjà dans le collimateur des services communaux. Mais peut-on obliger un propriétaire à louer son bien ? « On ne peut pas obliger un propriétaire mais justement, on se dote d’un arsenal pour remettre des biens sur le marché locatif notamment via des réquisitions douces qui permettent d’avoir un accord tripartite avec la Ville et l’AIS, explique l’échevin. L’AIS pourrait reprendre en gestion le logement d’un propriétaire qui ne souhaite pas le gérer ni avoir des contacts avec un locataire et régler les problèmes administratifs etc. »
Si la mesure se dit douce, elle est tout de même coercitive. Avant de l’utiliser, l’échevin du Logement rappelle que des subsides existent via le Fond du logement wallon. « La Région wallonne permet effectivement d’avoir des subsides pour réhabiliter des logements au dessus des rez-de-chaussée commerciaux. 75% sous la forme d’un crédit et 25% sous la forme d’une subvention. Elle permet aussi d’avoir prêt de 27 800 euros pour pouvoir créer un accès spécifique indépendants aux logements. »
Dans son arsenal, Antoine Lukoki compte aussi créer un logement d’insertion au 18 de la rue des Souris. Son objectif est clair, il veut ramener du dynamisme en centre-ville. « Un centre-ville qui vit, c’est ce qui nous manque, insiste-t-il. On espère que les personnes à mobilité réduite trouveront leur bonheur en ville. Idem pour les personnes qui vivent à la campagne. Si elles sont séduites par le centre-ville, elles laisseront leur maison à des familles nombreuses. De même, ceux qui veulent vivre en ville pourront enfin le faire. On ramènera du chaland, les commerçants seront contents et on aura enfin un certain flux. »
Des courriers annonçant ces nouvelles décisions prises par le collège sont actuellement en cours d’envoi vers les différents propriétaires. L’échevin espère les convaincre que c’est bien ensemble qu’ils résoudront la crise logement à Verviers.