En mai dernier, la Région wallonne dégageait un budget de 25 millions d’euros pour permettre aux 9 villes et communes les plus touchées par les inondations de se reconstruire différemment. Pour ce faire, elle avait également commandé des études spécifiques qui livrent aujourd’hui leurs conclusions et propositions d’aménagement. Exemple à Pepinster et Verviers.
Audrey Degrange
Une vallée de la Vesdre entièrement repensée, plus verte et plus résiliente, c’est ce qui ressort des études commandées par la Région wallonne pour la reconstruction des villes et communes dévastées par les pluies exceptionnelles de juillet 2021. D’ici quelques années, Verviers, Pepinster, Theux et Limbourg devraient offrir un tout autre visage. « Ça nous permet d’avoir une vision très avant-gardiste par rapport à l’aménagement d’espaces verts, de la végétalisation de la ville, à son caractère durable détaille Alexandre Loffet, Bourgmestre de Verviers faisant fonction. Pour penser la ville, c’est intéressant. Maintenant, le sentiment est quand même mitigé car à côté de cela, il y a une conséquence sur le bâti existant qui est difficile à gérer pour les villes. »
Car l’idée principale est de laisser un plus grand espace pour la perméabilité des sols. Cela passe donc par certaines destructions. « On nous demande d’acquérir une série de maison pour les démolir, poursuit Alexandre Loffet. On a 90 parcelles qui sont concernées dans du bâti problématique. Avec 60 habirations. Il y a aussi des hangars, des parcelles où la maison a été démolie mais le terrain n’a plus de valeur donc on doit priorisé car on a reçu que 3 millions 100 euros.»
Et c’est bien là tout le noeud de ces études. Si elle donne des orientations et des schémas de redéveloppement durable. Il faut pouvoir les financer. A Pepinster, ces 3 millions serviront à se réapproprier les berges et rendre à la nature l’espace entre le Pont Walrand et celui de l’Europe. Des aménagements sont aussi prévus sur le site de l’ancienne textile qui sera dépollué. « Cette dépollution se fera pour autant que nous soyons ou une entité publique soit propriétaire du fond, souligne Philippe Godin, Bourgmestre de Pepinster. Donc, tant que nous n’avons pas une enveloppe complémentaire, le dossier sera en stand-by. On compte sur le fameux budget de 430 millions de la Ministre Tellier pour renaturer les berges pour qu’il puisse servir à ces acquisisitons de telle sorte que la Textile puisse enfin trouver un visage autre que le chancre actuel. »
Que compte-t-on y faire?
« Il faut d’abord que cette zone devienne une zone d’immersion temporaire en cas d’inondations et qu’elle permette aux habitants de réagir à temps pour ne pas être impactés comme ils l’ont été. Ensuite, on en profiterait pour en faire une zone plus récréative pour profiter de l’endroit qui est magnifique et être en sécurité quoiqu’il arrive», révèle Philippe Godin.
Le confluent entre la Vesdre et la Hoëgne sera lui aussi retracé pour que le cours de l’eau y soit plus fluide. Aux résultats de ces premières études, on notera qu’il faudra encore y ajouter ceux de l’étude hydrologique qui devrait prochainement paraître et qui permettra aux communes de voir jusqu’où elles doivent aller pour garantir une sécurisation optimale des lieux.