Update 22h25: Après de longues heures de négociations entre la direction de la SNCB et les syndicats, la CGSP Cheminots annonce la reprise du travail, dès ce mardi, au dépôt de Welkenraedt. "Je ne vous cache pas que le climat reste tendu, nous confie Thierry Coune, Secrétaire général CGSP Cheminots. Mais nous allons maintenir la pression afin que les engagements de la direction soient respectés et éviter des agressions supplémentaires."
La circulation ferroviaire a fortement été perturbée ce lundi dans notre arrondissement. Les contrôleurs des dépôts de Welkenraedt et Liège ayant décidé de débrayer suite à l’agression, dimanche matin, d’une accompagnatrice de train. Les faits sont graves, ils sont aussi la goutte d’eau qui fait déborder un vase, déjà bien trop rempli.
Audrey Degrange
Des trains à l’arrêt, sur presque toutes les voies. A Welkenraedt, l’émotion est grande suite à l’agression, dimanche matin, d’une contrôleuse par trois individus qui voyageaient sans titre de transport sur la ligne Spa – Aix-la-Chapelle. « Elle a essayé de régulariser la situation et malheureusement, ils ont sorti un couteau pour la menacer, détaille Thierry Coune, Secrétaire général CGSP Cheminots. Elle a su se réfugier dans son fourgon pour se protéger. »
Si l’accompagnatrice n’a pas été blessée, elle est aujourd’hui en état de choc tout comme ses collègues du dépôt welkenraedtois qui ont décidé de débrayer pour dénoncer la violence dont ils font face au quotidien. « C’est une clientèle qui est de plus en plus souvent difficile, de plus en plus souvent agressive et qui supporte de moins en moins la moindre remarque ou la moindre forme d’autorité, même légère, témoigne Laurent Baillot, Délégué syndical CGSP Cheminots et accompagnateur de train depuis 20 ans. C’est une violence qui est de plus en plus accrue. Ce sont des crachats, des coups et même maintenant les couteaux, ça va crescendo, après ce sera quoi?»
En moins de 3 jours, cette agression est la 3ème en Province de Liège, elle est clairement celle de trop. « Il faut aussi se rendre compte qu’on parle du personnel d’accompagnement, c’est un personnel qui travaille à flux tendu depuis plus d’un an. Qui peine à avoir ses jours de récupération et de congé. C’est très difficile au niveau des cadences car il y a un manque de personnel récurrent au niveau de l’accompagnement depuis plus d’un an. Et donc, si en plus, là-dessus, on doit subir des agressions de plus en plus violentes et qu’on nous promet, dans l’avenir, des mesures qui vont générer encore plus d’agressions comme la suppression du cash ou la suppression de certains tickets disponibles à bord du train au départ de Aix-la-Chapelle et des autres gares frontalières, ça devient impossible de continuer dans ces conditions là», poursuit Laurent Baillot.
Les accompagnateurs réclament donc plus de sécurité sur l’ensemble du réseau et en particulier dans notre arrondissement où ils se sentent souvent, seuls au monde. « On voit de temps en temps Sécurail, ils font leur travail mais ils ne savent pas être partout, constate le Secrétaire général CGSP Cheminots. Ils sont limités en nombre donc on sait bien qu’au-delà de Liège, si un accompagnateur rencontre un problème, il est tout seul donc il ne va pas se mettre en danger. On veut pouvoir faire notre travail et savoir que si on va contrôler après Liège-Guillemins, il y aura quelqu’un qui saura intervenir dans nos problèmes. »
Côté voyageur, on prenait son mal en patience ce lundi avec des trains arrivant au compte gouttes. Fin d’après-midi, les discussions et négociations pour un retour à la normale étaient toujours en cours entre direction et syndicats, preuve de la sensibilité du dossier et des réponses adéquates à y apporter.