Rachida (nom d’emprunt) est une femme de 40 ans qui vit avec Johan (idem) 28 ans à Pepinster depuis l’été 2022. Enfin, plutôt vivait, car Rachida est actuellement en prison pour avoir mis le feu à la maison de Johan, où se trouvait sa propre fille âgée de 14 ans. Elle risque pour cela jusqu’à 6 ans de prison.
Car leur courte relation, malgré la naissance d’une petite fille en 2023, a été loin d’être harmonieuse, les disputes se multipliant. Et aussi les coups dont ils s’accusent l’un l’autre. Une vidéo cependant accable Rachida, où on la voit, hystérique, porter des coups de tournevis dans le bras de Johan.
Et le 8 août dernier se déroule une scène qui aurait pu tourner au drame. Après une dispute qui a duré une bonne partie de la nuit, Rachida s’en va vers 5 heures du matin en prenant le train pour Liège, après avoir menacé Johan de lui faire payer cher. Pour quoi faire à Liège, on ne sait trop. « Pour chercher un appartement » dira-t-elle. A 5 heures du matin ?
Toujours est-il qu’elle est de retour à leur domicile vers 10 heures du matin. Et c’est à ce moment qu’elle met le feu à une feuille de papier qu’elle jette dans une pièce où se trouvent entassés des meubles provenant d’une succession appartenant à Johan. Très vite, l’incendie, accéléré par un aspirateur, embrase la maison. Rachida aura cependant le temps d’avertir sa fille qui se trouve à l’étage et de fuir l’immeuble en feu. « Mais sa fille a été très choquée par cet incident, et en éprouve encore des angoisses et des cauchemars » dira l’avocate de la jeune fille qui réclame 3.000 euros de dommages.
Car Rachida a comparu, toujours détenue, devant le tribunal correctionnel, poursuivie du chef d’incendie volontaire, dans un immeuble occupé, en mettant en danger sa propre fille. Heureusement, le père, après les menaces proférées, avait pris la précaution de mettre leur bébé de quelques mois à l’abri, ce que Rachida savait. Pour expliquer ce geste, Rachida dit seulement qu’elle n’avait pas réfléchi aux conséquences.
« Elle avait cependant menacé Johan de lui faire tout perdre, ce qui montre que c’est un geste réfléchi » relève Mme Zegels, ministère public, qui estime qu’elle a ainsi mis en danger la vie de sa propre fille, car le feu a embrasé la maison à une allure folle. Arrêtée, elle a d’abord nié sa responsabilité dans l’incendie, avant de n’avouer qu’un mois plus tard. Son expertise psychologique est inquiétante, établissant chez elle une grande instabilité et de l’impulsivité. Elle réclame 5 ans de prison pour l’incendie, plus un an pour les coups portés à Johan, dont le corps porte des traces de coups « incalculables », dira-t-elle. Jugement dans quinze jours. (Luc Brunclair)