A 79 ans, un Ensivalois était accusé devant le tribunal correctionnel de viol et d’atteinte à l’intégrité sexuelle de sa petite fille, alors que celle-ci n’avait que six ans lorsque les faits ont débuté. Le papy niait en pleurant, mais il n’a guère convaincu le tribunal qui l’a condamné à 4 ans de prison, dont un ferme, alors que le ministère public avait réclamé 6 ans de prison ferme.
Ce n’est qu’en 2020 que Béatrice (prénom d’emprunt) alors âgée de 17 ans révèle à sa maman des attouchements, dont un est qualifié de viol, de la part de son grand-père paternel Vittorio (idem), qu’elle a subis depuis l’âge de six ans. Bien que séparés, les parents ont alors fait part de ces accusations au grand-père devant sa femme. « J’ai nié, pas vrai ? Je n’ai jamais été seul avec elle quand avec son frère et ses parents, ils me rendaient visite» dira Vittorio au tribunal. « Il n’a pas avoué, mais n’a pas vraiment nié non plus » précise Me Reynders, partie civile, qui relate que les parents avaient remarqué un changement somatique chez leur fille, atteinte de crises d’angoisse au point d’être hospitalisée, et surtout de troubles alimentaires jusqu’à peser 110 kg en mesurant à peine 1m55 alors qu’aujourd’hui, elle est revenue à un poids normal de 55 kg. Il précise que le grand père profitait de promenades avec le chien ou l’entraînait au garage pour la toucher, et une fois, introduire son doigt, ce qui constitue un viol.
Ce que confirme Mme Herman, ministère public, qui ne voit pas l’intérêt qu’aurait la jeune fille à accuser son grand-père. Qu’au contraire, la gamine a énormément culpabilisé. Elle avait réclamé 6 ans de prison ferme. Mais pour son avocat, Me Uerlings, qui dénonçait un dossier lacunaire, il n’y a pas de preuves formelles pour asseoir une conviction suffisante. La situation était tendue dans la famille suite à la séparation des parents. Le grand père, du genre affectueux, est accablé par ces accusations qu’il ne comprend pas. Il demandait donc son acquittement au bénéfice du doute.
Il n’aura pas convaincu le tribunal, qui a condamné Vittorio à 4 ans de prison, dont trois avec sursis. Mais il n’a pas accordé l’arrestation immédiate du vieil homme réclamée par le ministère public. (Luc Brunclair)