En tant que météorologue verviétois, les inondations ont touché de près Michael Bleret, actif derrière la page Facebook info-meteo. Désireux de retrouver un maximum d’infos à un même endroit et regrouper l’avis des experts, le Verviétois a réalisé un rapport de 194 pages sur ces évènements. Sa déduction est sans appel, ces inondations sont le résultat d’un épisode exceptionnel, elles étaient même inévitables.
"Premièrement, ce sont les précipitations. Sans eau, il n’y aurait pas eu d’inondations. L’intensité était exceptionnelle, 270 litres/m² à Jalhay, c’est du jamais vu. Et ce, en très peu de temps. On parle beaucoup des barrages, mais sans les barrages, les inondations auraient tout de même eu lieu. Ce n’est pas à cause des barrages mais les barrages ont un rôle à jouer, c’est sûr".
Ces évènements de juillet dernier font incontestablement partie de la situation la plus dure qu’il ait eu à suivre dans sa jeune carrière. Et même lui, au moment M ne pensait pas que cela dégénèrerait autant. "Je suivais heure par heure la situation. L’après-midi du 14, j’avais la vallée de la Vesdre en ligne de mire. Cela paraissait critique vu ce qu’on annonçait encore en soirée. Mais les infos officielles étaient plutôt rassurantes. C’est en me réveillant le matin que j’ai vu la désolation. J’en ai pleuré. C’était ma ville et il y avait de véritables scènes de guerre"
Aujourd’hui, il est essentiel pour lui d’en tirer un bilan. Et prendre note des leçons du passé.
"En tant que météorologue dans des situations extrêmes comme celle-là, il faut prendre les scénarios les plus pessimistes en compte. En se disant, voilà ce qui peut arriver dans le pire des cas. Et vraiment améliorer la communication au sein des services dans des situations, comme ça, catastrophiques. S’il y a un manquement dans un des domaines de compétence, on peut au plus vite corriger et réagir en fonction"
Si ce qui s’est passé n’a jamais été connu sur notre territoire, le jeune météorologue insiste tout de même: "ce n’est pas parce que cela s’est produit récemment qu’il ne peut pas se reproduire prochainement". (M.B)