Le parquet de Verviers a requis lundi devant le tribunal correctionnel une peine de 40 mois de prison à l’encontre d’un Malmédien de 27 ans poursuivi pour avoir, le 5 juillet 2016, fourni à une quinquagénaire de l’héroïne, drogue avec laquelle elle a fait une overdose mortelle. Son complice, un Waimerais de 29 ans, qui a fourni les seringues pour lui permettre de faire ses injections, risque 36 mois ferme.
Le 6 juillet 2016, les services de secours avaient été envoyés à Malmedy où le corps sans vie d’une dame d’une cinquantaine d’années avait été découvert dans une salle de bain. Son visage était couvert de sang, le corps d’ecchymoses, la langue pendante et des projections de sang disséminées dans la pièce.
Le légiste, mandaté par le parquet, confirmait la nature suspecte du décès d’autant qu’il avait relevé, dans les yeux de la victime, des traces d’asphyxie. Les deux prévenus, présents dans l’appartement du Malmédien au moment des faits, étaient incarcérés et inculpés de meurtre. Cette hypothèse de travail allait cependant varier au fil de l’enquête et des déclarations des deux prévenus qui expliquaient avoir consommé des boissons alcoolisées en cours de journée avant de rejoindre l’appartement du Malmédien et d’y consommer de la drogue achetée grâce à l’argent de la victime.
L’enquête a également permis d’établir que le plus jeune des prévenus s’était fourni en héroïne auprès d’un dealer de la région et que son ami s’était rendu à la pharmacie pour se procurer les seringues qui allaient permettre à la victime de s’injecter mortellement sa drogue, le légiste confirmant le décès par "asphyxie mixte toxique et mécanique" due à la prise d’héroïne.
Une des seringues, découverte par les prévenus le 6 juillet vers 8h30 dans la main et le bras de la quinquagénaire, avait été jetée dans la panique. "J’ai été choqué et peiné qu’une chose aussi grave se déroule. Jamais, je n’ai voulu sa mort", a déclaré à la barre le Malmédien qui encourt une peine de 40 mois de prison vu ses antécédents judiciaire, sa personnalité ainsi que l’atteinte à l’intégrité physique de la victime et à la sécurité publique. Le parquet ne s’oppose pas à la peine de probation autonome voire au sursis probatoire sollicité par la défense. Le Waimerais, absent à l’audience, risque lui une peine ferme de 36 mois de prison. Le jugement sera rendu le 30 octobre. (Belga)