C’est une affaire qui se déroule dans le milieu des organisateurs de jeux vidéo qu’a à juger le tribunal correctionnel de Verviers. Au départ, les autorités belges sont alertées d’un sabotage par l’envoi massif de mails dans le but de bloquer un système. Une vingtaine de Belges sont identifiés comme faisant partie de ce réseau, dont un Liégeois de 31 ans, Julian.
C’est ce dernier, un organisateur de tournois en ligne, qui est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour une foule de préventions assez techniques. C’est ainsi qu’on lui reproche pas moins de 1270 attaques contre des concurrents pour empêcher le fonctionnement du système. On lui reproche aussi d’avoir fait des captures d’écran de conversations privées et de les avoir diffusées. En outre, on lui reproche d’avoir indûment possédé des outils de hacking et des logiciels de piratage permettant de prendre à l’insu de son propriétaire le contrôle d’un ordinateur, ou encore permettant des sabotages. Et enfin, d’avoir possédé un listing de numéros de cartes de crédit et de les avoir proposés à la vente, sans qu’une vente ait pu être établie.
Face à ces accusations, Julian oppose des arguments assez techniques mais vaseux. C’est ainsi qu’il prétend posséder ces logiciels pour tester la vulnérabilité de son propre matériel, ou celui de commanditaires extérieurs. En gros, il nie tout intention frauduleuse.
Ce qui ne convainc guère le ministère public. Pour les attaques mails, c’était dans le but de bloquer le système de concurrents et déconnecter des adversaires, et comme par hasard, lors de matchs qu’il était en train de perdre. Pour le matériel de piratage, on a relevé qu’il s’en était servi sur des sites extérieurs au sien sans pouvoir exhiber le moindre contrat avec ces firmes. Il relève qu’il avait déjà été poursuivi pour des faits similaires en obtenant une suspension du prononcé. « Ce qui indique qu’il est installé dans un système de délinquance informatique. » Il réclame donc cette fois une peine de deux ans de prison. (L.B)