C’est en entendant son garçon Thierry (prénom d’emprunt), alors âgé de 7 ans, dire des propos déroutants en même temps qu’il mimait une masturbation que sa maman a eu la puce à l’oreille. « C’est ainsi que faisait Léon » dit le gamin interrogé sur son geste. Léon ? « Oui, Léon, le gardien qui nous accueillait ». Le ciel tombe évidemment sur la tête des parents, qui avaient toute confiance en ce Léon (nom d’emprunt) qui a effectivement gardé le bambin de 2012 à 2014. Ils s’en ouvrent au centre régional de la petite enfance, où ils apprennent un autre fait troublant : les parents d’une fillette du même âge, Florence (idem) ont retiré leur enfant de chez Léon brusquement, sans explication. La gamine leur aurait dit : « Léon m’a mis le zizi dans ma zézette »
Voici Léon (52 ans) amené à en répondre devant le tribunal correctionnel, où il nie fermement ce qui lui est reproché. « Je n’ai jamais rien fait de tout ça. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je gardais des jeunes enfants de 0 à 3 ans à mon domicile, avec ma compagne, infirmière. Tout se passait très bien, les parents étaient contents. »
Ce n’est pas l’avis de Mme Herman, ministère public, qui ne voit pas l’intérêt qu’auraient eu les enfants d’inventer ça, ou même comment ils auraient pu l’imaginer. Et d’ailleurs, les professionnels de la petite enfance appuient les dires des enfants, et l’expertise estime Thierry crédible lorsque celui-ci déclare que Léon se masturbait avec des enfants sur les genoux, même s’il ne se prononce pas pour Florence. Elle réclame 3 ans de prison.
Mais justement, la défense de Me Uerlings pourfend cette expertise, émanant d’un expert révoqué entre-temps par la justice, et qui pour Florence dit qu’il est impossible qu’un enfant se souvienne d’une scène qui s’est déroulée à moins de trois ans, mais estime que Thierry, qui avait le même âge, est lui crédible. Léon est décrit par un psychologue comme n’étant pas un prédateur sexuel. Il est effondré et ne vit plus depuis cette affaire, et tous ceux qui le connaissent sont effarés de ce qui lui arrive. « Lorsqu’on met tout bout à bout, on ne peut qu’aboutir à un acquittement », ce que Me Uerlings réclame.
Jugement dans un mois. (L.B.)