Ce sont les autorités françaises qui ont dénoncé un trafic d’images pédopornographiques via un numéro IP d’ordinateur belge, situé à Limbourg. Une perquisition au domicile des propriétaires de cet ordinateur, deux hommes de 36 et 24 ans vivant en couple, permet en effet de découvrir des vidéos et fichiers photos de ce type, ainsi que des conversations par Skype assez choquantes, puisqu’il y est question d’enfants de 5-6 ans et même de bébés !
Les deux hommes ont donc été traduits devant le tribunal correctionnel, où ils ont une défense étonnante : « Nous, on ignorait totalement la présence de ces fichiers sur l’ordinateur, des images qu’on n’a jamais vues. On avait acheté l’ordinateur d’occasion, qui devait contenir ce programme d’échange qu’on ignorait totalement. D’ailleurs nous n’avons jamais eu de contacts de nature pédophile, même si on a fait des recherches vers de jeunes gays, mais pas des mineurs. » Mais comment expliquer dès lors que c’est le numéro IP de leur ordinateur qui apparaît à chaque fois ? « On n’en a aucune idée, on a dû être piraté d’une manière ou d’une autre. »
Une défense qui ne convainc absolument pas Mme Herman, ministère public, persuadée que c’est sciemment qu’ils ont possédé et échangé ces dossiers qualifiés d’odieux, d’autant plus que des connexions ont été faites aussi à partir du GSM de l’un d’eux. Elle réclame 18 mois de prison ferme pour les deux hommes.
De son côté, la défense réclame évidemment l’acquittement des deux prévenus. Mais le tribunal n’a pas été non plus convaincu, et a condamné l’un d’eux, le propriétaire du GSM, à 18 mois de prison avec sursis probatoire. Il n’a par contre pas trouvé d’élément suffisant pour établir la culpabilité de l’autre, et l’a donc acquitté. (L.B.)