Nous sommes dans un entrepôt humanitaire de Ouman, dans le centre ouest de l’Ukraine. Il est environ 8 heures. Des lits, des meubles et du matériel médical sont déjà entrain d’être chargés dans un camion. Sa destination, l’hôpital de la petite ville de Liubashivka, situé à plus de 100 kilomètres au sud de Ouman. Des employés, des médecins, des chirurgiens et même le directeur de l’hôpital se sont déplacés pour aider au chargement du matériel.
Ce matériel, il a été récolté en Belgique par l’association malmédienne "Convoi de la solidarité Belgique." Le président et un bénévole liégeois se sont déplacés en Ukraine pour s’occuper de la distribution. Après environ 2h30 de trajet, le camion arrive à l’hôpital de Liubashivka. Directement, le personnel de l’hôpital et des habitants de la ville s’activent pour aider au déchargement.
Du matériel médical provenant du réseau Iris de Bruxelles
L’hôpital n’a pas été choisi par hasard, il se trouve dans un carrefour stratégique de l’Ukraine. « C’est un endroit qui est à la jonction entre plusieurs routes et à un carrefour très important au niveau stratégique. Liubashivka se trouve entre Kiev et Odessa. C’est un hôpital de campagne et donc susceptible de connaître des problèmes par rapport au front. On a amené pas mal de choses qui sont utiles sur le terrain pour l’instant », explique Jonathan Nouichi, Président de l’asbl « Convoi de la solidarité Belgique ».
Le matériel médical provient en partie des hôpitaux du réseau Iris à Bruxelles, mais aussi du MontLégia à Liège. Du matériel bien spécifique manquait dans cet hôpital. « Nous avons reçu beaucoup de choses comme des kits chirurgicaux pour les opérations. Nous avons maintenant du matériel qui n’avait jamais été apporté avant et que nous n’avions pas. C’est énorme, je ne peux pas tout lister, mais tout nous sera utile », explique Dmytro Fomin, le Directeur de l’hôpital de Liubashivka. « Cela va beaucoup nous aider. Je n’ai pas peur si une grande quantité de soldats venaient à être blessés car nous avons désormais assez de stock pour apporter n’importe quelle aide » explique dans la foulée Liudmila Khytska, une anesthésiste de l’hôpital.
8è déplacement pour l’asbl « Convoi de la solidarité Belgique »
Pour le moment, c’est en grande partie la population de cette ville de 12.000 habitants qui reçoit des soins dans l’hôpital. Même si la ligne de front se situe à un peu plus de 300 kilomètres au sud, le bâtiment n’est pas épargné par les coupures d’électricité. Elles sont communes, ce qui rend parfois certaines situations beaucoup plus dangereuses. "Aujourd’hui, l’électricité s’est coupée et le générateur n’a pas démarré tout de suite. Il a fallu faire une réanimation manuelle sur une dame que nous opérions car l’oxygène n’arrivait plus. Nous n’avons de solution de secours quand l’électricité se coupe."
L’ASBL "Convoi de la Solidarité Belgique" en est déjà à son huitième déplacement en Ukraine, mais cette aide a marqué le président de l’association. « Je pense que c’est peut-être la première fois qu’on a un si bel accueil de part le fait qu’on apporte beaucoup de choses. Il n’était pas prévu qu’il y en ait autant. Ils se sont rendus compte qu’on avait organisé un gros convoi pour eux. On parle de plus de 15 tonnes de matériel : des lits, des meubles et surtout du matériel médical pour la chirurgie, médicaments, etc. Nous ne sommes pas tombés dans un hôpital mais dans une famille. C’est magnifique », explique Jonathan Nouichi.
Le lendemain de la livraison du matériel, le directeur de l’hôpital avait déjà fait le nécessaire pour remplacer les lits des soins intensifs, preuve que le besoin était urgent. Un prochain voyage est déjà prévu à la fin du mois de février 2023 avec pour objectif d’aider à nouveau, la population ukrainienne. (Thomas Michiels)