Depuis ce lundi, la terre tremble quelque peu du côté de Plombières. Une activité sismique non naturelle car provoquée par trois véhicules un peu spéciaux qui sondent le sol. L’idée étant de déterminer s’il pourrait être suffisamment calme pour accueillir le projet de télescope Einstein. Un télescope qui devrait permettre d’observer l’univers par le biais des ondes gravitationnelles.
Audrey Degrange
Le sol des Trois-Frontières serait-il propice à l’installation du télescope Einstein ? Pour le savoir, ces trois camions équipés d’une plaque vibrante sillonnent depuis ce lundi les routes et chemins de la région. A allure d’escargot, leur rituel est le même, faire trembler la terre 4 fois pendant 16 secondes et ce, tous les 20 mètres. « Ces camions nous permettent de faire des mesures de sismique par réflexion, explique David Caterina, Géophysicien à l’Université de Liège. Ces camions vont générer une onde sismique dans le sol qui va se propager dans le sol jusqu’à ce qu’elle rencontre des matériaux avec des propriétés mécaniques différentes et une fois qu’elle les rencontre, une partie de l’onde sismique réfléchie revient vers la surface et est détectée par des capteurs. »
Cette méthode permet d’obtenir avec précision une imagerie du sous-sol à 200 - 300 mètres de profondeur et surtout de voir si la roche est de qualité.« On cherche des roches où il y a très peu de vibrations car les mesures que l’on fait des ondes gravitationnelles requièrent aujourd’hui des zones où il y a très peu de vibrations», poursuit le chercheur liégeois.
Un périmètre de 37km est ainsi sondé. Une opération également réalisée en Sardaigne. L’idée étant de trouver l’emplacement idéal pour enterrer ce télescope déjà décrit comme le meilleur laboratoire d’ondes gravitationnelles jamais construit et dont l’investissement représentent près de deux milliards d’euros. « Les ondes gravitationnelles sont générées par des évènement majeurs dans l’univers. Donc l’objectif du télescope est de les détecter et d’alors tourner nos télescopes traditionnels vers les portions de l’univers où ces ondes ont lieu et ainsi mieux les comprendre. »
La théorie du big bang ou encore la nature des trous noirs pourraient ainsi être révélées. Et faire progresser l’Homme dans la quête de son origine. Le choix définitif du site ne devrait pas être connu avant 2023.