C’est une affaire tout à fait particulière que le tribunal correctionnel a eu à examiner. En effet, un Malmédien de 61 ans était poursuivi pour avoir poignardé son propre fils dans le dos, ce dernier risquant même d’y laisser la vie.
Les faits se déroulent le 5 septembre 2014. Depuis longtemps, il y a du tirage dans la famille entre l’épouse du Malmédien et leur belle-fille. Lors d’une visite à ses parents, le fils évoque le problème. Mais le ton monte, au point de réveiller le père qui somnolait dans un coin. Ce dernier ne supporte pas le ton que prend son fils avec sa mère, et les choses dégénèrent. A un moment donné, il saisit un pot de fleur qu’il lance sur son fils. Celui-ci le repousse, le père chute et se casse trois côtes. Fou de rage, et alors que son fils quittait les lieux, il saisit un couteau qu’il lui plante dans le dos.
Le fils sera grièvement blessé, et en danger de mort au moment de son transfert aux urgences de l’hôpital. Mais il en sortira.
Le père a donc été poursuivi devant le tribunal correctionnel, libre, pour coups et blessures, en non pour tentative de meurtre, l’intention de tuer n’étant pas retenue. « J’ai eu un coup de sang, j’ai explosé. Sur le moment, on ne réalise pas ce que l’on fait. Bien sûr que je m’en veux » avait-il dit.
Maintenant, c’est comme si rien ne s’était passé, ce que le fils a confirmé : « J’ai toujours respecté mes parents. Je peux aussi m’énerver très vite. C’était un accident, et je ne lui en veux pas du tout. » Dans ces conditions, le ministère public ne pas s’opposé à la demande de suspension du prononcé formulée par la défense assurée par Me Delobel, tenant compte du contexte particulier, d’une ambiance familiale retrouvée et d’une absence de risque de récidive.
C’est aussi les motivations reprises par le tribunal dans son jugement pour accorder au Malmédien la suspension du prononcé. (Luc Brunclair)