Les habitants de la rue Trou du Bois à Thimister-Clermont, une petite rue située à proximité directe du zoning des Plénesses, ne sont pas contents. S’ils sont habitués à vivre avec les activités du zoning, ils ne s’attendaient cependant pas à voir apparaitre de grands hangars juste devant chez eux, sans qu’on leur demande leur avis.
Dany Van Aubel habite l’une des huit maisons de cette rue. Il vit là depuis 70 ans. Il a connu la construction de l’autoroute en 1963 puis celle de la ligne TGV plus récemment. Tout cela juste derrière chez lui. Mais voir apparaitre des bâtiments de 16 mètres de hauteur devant sa fenêtre, c’est la goutte de trop. "On nous a mis l’équivalent de cinq terrains de football en rang, de 16 mètres de haut, sans explications. Cela pousse comme des champignons. Tous les riverains, ici, sont désabusés", confie Dany Van Aubel.
Il regrette le manque d’information. Selon lui, les riverains ont été mis devant le fait accompli. "Il n’y a pas eu d’enquête publique, aucune réunion. On a construit toutes les petites usines au milieu du zoning et les plus grandes, les plus hautes, on les fait juste devant chez nous. J’avais le soleil à 8h du matin, maintenant je peux attendre 11h. Mon frère et moi avons mis des panneaux photovoltaïques il y a trois ans...on peut attendre 11h pour avoir quelque chose", peste Dany.
Les habitants reprochent aux autorités communales de ne pas avoir réagi plus tôt à la situation. Le bourgmestre de Thimister-Clermont, Lambert Demonceau, comprend leur désarroi. Mais il rappelle que la SPI, l’agence de développement économique pour la Province de Liège, est le maitre d’oeuvre dans le zoning. "Nous, on a un avis consultatif et puis, c’est la fonctionnaire déléguée de l’urbanisme de Liège qui octroie le permis puisque nous sommes dans un zoning. Ce qui est surtout regrettable, c’est qu’à l’époque il n’a pas été prévu une bande verte (une zone tampon) entre les entreprises du zoning et les habitations", réagit le maïeur.
Le bourgmestre estime qu’une expropriation il y a quelques années aurait sans doute été plus judicieuse. Quoi qu’il en soit, les riverains de la rue Trou de Bois, les oubliés de la commune comme ils se décrivent eux-mêmes, espèrent qu’à l’avenir, que ce soit pour des éoliennes ou l’agrandissement du zoning, on tiendra compte de leur avis. (R.C.)