C’est grâce à un psychologue qui avait recueilli les confidences d’un jeune garçon d’une douzaine d’années et qui en fait part aux autorités judiciaires qu’un instituteur de Theux, Michel (prénom d’emprunt pour protéger la victime) 29 ans a été arrêté. Les faits qu’on lui reproche, qualifiés de viols et d’atteintes à l’intégrité sexuelle, ne se sont toutefois pas déroulés dans le cadre scolaire, mais dans celui d’une association paroissiale d’une église de la région.
Devant le tribunal correctionnel contrairement à ce qui se passe habituellement quand les prévenus nient ou minimisent les faits, Michel assume pleinement ses tendances pédophiliques. « Je reconnais tout à fait avoir dépassé la ligne rouge à sept reprises avec Nicolas (prénom d’emprunt). A l’époque, je n’étais pas suffisamment mature et j’étais frustré de ne pas encore avoir eu des relations sexuelles.. Je sais qu’il s’agit de faits graves qui n’auraient jamais dû arriver. Maintenant, je suis très bien suivi par un psychiatre et je me forme à la boulangerie ».
Des propos qui pour Mme Herman, ministère public, ont l’air sincères, mais qui n’empêchent pas une profonde inquiétude de sa part. « Il semble s’être pris en main, certes, mais il s’agit de quelqu’un de fragile, avec des troubles pédophiliques bien ancrés en lui, et pour qui le risque de récidive est important, selon l’expertise psychiatrique. » C’est pourquoi elle réclame une peine importante, six ans de prison.
Ses avocats, Mes Namur et Uerlings ne peuvent être d’accord avec ça. Il a été d’une franchise totale et souffre lui-même de ses pulsions. Il a mis en place lui-même un traitement psychologique efficace qu’il suit depuis 4 ans, et qu’il serait impossible de poursuivre en prison. Ce serait une grave erreur de l’interrompre par une peine de prison. » C’est pourquoi ils préconisent une sursis probatoire pour une peine nécessairement inférieure à 5 ans de prison.
Jugement en septembre. (L.B.)