"Cherche tailleur de pierre". C’est une annonce que pourrait faire de nombreuses carrières. Dont celle de Waimes. Faute de candidat en suffisance, l’IFAPME ne sait d’ailleurs plus ouvrir une classe spécifique pour les former. Rencontre avec un tailleur de pierre passionné waimerais qui souhaiterait transmettre son métier.
C’est un mouvement perpétuel. Tailleur de pierre, c’est une histoire de passion. Un savoir-faire séculaire, ancré dans notre région, dans nos paysages bâti, qui pourrait un jour disparaître.
« D’ici peu d’années, il sera disparu, c’est sûr, déplore le tailleur de pierre, Michel Willaume. Pourtant, c’est un beau métier, il y a des trucs à apprendre, mais c’est dommage que des jeunes ne soient pas intéressés à se former, même sur le tas. Cela va se perdre..."
Voilà plus de 10 ans que cette carrière cherche à engager un troisième voire un quatrième tailleur de pierres. Il faut dire que les commandes ne manquent pas. Faute de tailleur, les délais de livraison dépassent un an. Pourtant, l’entreprise Trageco a tout essayé : promotion du métier auprès des écoles, visites de la carrière, apprentis, etc.
"Pas de burn-out dans les métiers manuels"
Colonne, parement, encadrement, voûte... La variété, c’est un atout du métier. Tailler requiert patience, logique et une bonne visualisation de l’espace. De la précision aussi.
Le geste, à force de le répéter, est ici parfaitement maîtrisé. Ils ne se sont jamais tapé sur les doigts, même lorsqu’ils étaient apprentis. Mais les premiers mois, leur poignet, bras, étaient douloureux... Plus aujourd’hui. Quand ils entrent ici, ils sont dans leurs bulles. Les journées passent vite, très vite.
« Nous, c’est notre passion. J’aime mon métier et j’ai l’impression que nous ne sommes pas nombreux à pouvoir dire ça. Je n’ai jamais été malade. J’ai bon de venir tous les jours. C’est mon truc", soutient Michel Willaume.
"C’est physiquement difficile, mais mentalement, cela apporte beaucoup. Il y a peu de burn-out dans ce genre d’activités. Et puis, c’est concret, c’est valorisant de voir la réalisation de son travail, toutes ces belles maisons typiques de notre région qui pourraient un jour disparaître", signale Gaëlle Lecoq, administratrice déléguée de Trageco.
Le métier de tailleur de pierre est aussi non délocalisable, comme beaucoup d’autres fonctions en construction, et attractif financièrement parlant. Le salaire démarre à 2000 euros net.
(Aurélie Michel)