Défendre la liberté d’expression au péril de sa vie, de nombreux caricaturistes et dessinateurs de presse le vivent au quotidien. C’est le thème de l’exposition temporaire "Cartooning for Peace" qui se tient actuellement à l’Abbaye de Stavelot. Ce mardi, des élèves de plusieurs écoles de la région ont pu rencontrer Plantu, Willis from Tunis et Antonio, trois dessinateurs pour un débat sans tabou, autour de cette liberté d’expression de plus en plus compromise même dans nos démocraties.
"C’est important de rencontrer des jeunes, de partager avec eux, ils étaient d’ailleurs intéressés et ont posé des questions pertinentes", nous confie Jean Plantu, dessinateur de presse au Monde pendant de nombreuses années, et devenu en quelque sorte le porte-parole de ces dessinateurs de presse dans le viseur des extrémistes.
"Je n’imaginais pas il y a quelques années devoir me promener avec des policiers en permanence pour me protéger", s’étonne-t-il. "Les réseaux sociaux mettent de l’huile sur le feu, avec certains qui manipulent les pensées, c’est leur boulot, du matin au soir."
"Nous, desinateurs de presse, nous sommes des historiens de l’info, on raconte l’histoire qu’on croit avoir comprise, en dessinant. Le contrat est rempli quand un desin reste et qu’il a raconté une partie de l’histoire. Mais je ne supporte pas l’idée qu’on puisse penser que je veuille humilier les gens. Oui, ça arrive que j’énerve des gens, cela reste du dessin de presse."
Plantu, Antonio et Willis from Tunis ont pu échanger pendant plusieurs heures avec ces élèves, réceptifs et curieux.