Walter (prénom d’emprunt) 63 ans, de Stavelot, était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour détention illégale de munitions mais aussi pour coups donnés à son voisin. Il écope pour ça de pas moins de 8 mois de prison.
C’est un problème de voisinage qui dure depuis des années qui est à la base de ce dossier correctionnel, depuis en fait qu’une dame a acheté un bout de terrain et bâti sa maison qui gêne Walter, ce qui a généré un froid entre lui et sa voisine. En mai 2021, il s’avère que le chien de la voisine se serait échappé, et que son compagnon a eu l’audace de pénétrer sur sa propriété pour le chercher, ce que Walter a mal pris en donnant un coup de poing à l’intrus. Sa vision de la scène devant le tribunal avait été cependant plus mitigée : « J’ai vu mon voisin, le nouveau compagnon de ma voisine, que je ne connaissais que de vue, surgir sur ma terrasse alors que nous étions en train de manger. Il ne m’a pas dit qu’il cherchait son chien. Je lui ai dit de dégager, et je l’ai repoussé « gentiment » par le torse, sans porter de coup. Il aurait pu sonner et demander l’autorisation. »
La version du voisin était évidemment bien différente. « C’était mon premier contact avec lui, je ne l’avais jamais croisé, et donc n’avais rien à voir dans son différend avec ma compagne à propos de la construction de la maison. Lorsque mon chien s’est échappé, j’ai entendu un coup de feu et j’ai eu peur qu’on tire sur le chien. Je l’ai vu monter sur la terrasse du voisin, et je l’ai suivi. J’ai dit bonjour à ma voisine, mais je n’ai même pas eu le temps de parler du chien quand il m’a agrippé par le col et donné un coup de poing à la carotide avant de me ramener manu militari dans ma propriété. » Le chien a été finalement retrouvé, bien vivant !
Une personnalité particulière
L’histoire du coup de feu a cependant attiré l’attention de la police, qui a effectué une perquisition chez Walter et y a trouvé 29 munitions détenues illégalement, mais aucune arme pour éventuellement les tirer. Là, l’explication de Walter tenait la route. « J’ai récupéré ces munitions lorsque j’ai dû vider la maison de mon père, mais je ne savais qu’en faire, je les ai mises dans un tiroir et j’ai même oublié qu’elles étaient là. Je ne sais même pas à quelle arme elles correspondent. »
Le ministère public avait évoqué à tout le moins des contacts physiques et violents de la part de Walter, dont la personnalité est particulière, car il ne s’entend avec personne. Il compte d’ailleurs déjà une vieille condamnation pour violence. Il avait réclamé 8 mois de prison.
Me Garot, qui avait relevé des contradictions dans les propos de Walter, avait réclamé au contraire son acquittement, car aucun coup de feu n’a été entendu par les voisins et la prétendue victime n’a présenté aucune trace de coup.
Mais cet argument n’a pas été suffisant pour convaincre le tribunal, qui estime que le voisin avait uniquement l’intention de récupérer son chien, et non de s’introduire chez Walter par pure curiosité, il n’y avait donc aucune provocation de la part du voisin, qui en outre présente un certificat médical. Il condamne donc Walter à 8 mois de prison, avec sursis bien sûr. (Luc Brunclair)