A Spa, l’orgue de l’Eglise Saint-Remacle fête cette année ses 30 ans. Pour l’occasion, 8 concerts sont actuellement organisés. Un premier festival orchestré par la famille Thomas qui a construit cet instrument plutôt méconnu et qui aimerait aujourd’hui faire découvrir ses qualités acoustiques au plus grand nombre.
Audrey Degrange
Sa grandeur attire les regards, ses sonorités réveillent les sens. Tantôt instrument de musique, tantôt élément architectural, l’orgue a cette faculté de ne laisser personne indifférent. Patrick Wilwerth a 11 ans lorsqu’il découvre cet objet fascinant. « Ce qui m’a beaucoup plu sur l’instrument, c’était de voir l’organiste qui jouait, passer d’un clavier à l’autre et le voir jouer du pédalier, ça je n’avais jamais vu et c’était surprenant, nous confie Patrick Wilwerth, organiste et professeur d’orgue. Et puis, ce qui était impressionnant, c’est d’être dans un bâtiment qui a de l’acoustique car pour qu’un orgue sonne bien, il lui faut une bonne acoustique. Raison pour laquelle, on trouve souvent des instruments dans des églises justement. »
Et c’est peut-être là que le bât blesse. Si le lieu permet en fait de révéler une large palette, il induit souvent en erreur. Non, l’orgue n’est pas destiné qu’à animer des cérémonies religieuses. « Ici, on a un orgue principalement d’une esthétique Jean-Sébastien Bach mais ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas jouer d’autres types de musique. On peut jouer de la musique romantique et même moderne et je pense que le fait d’avoir un instrument bien typé permet d’élargir les horizons des partitions qu’on va pouvoir exploiter dessus », poursuit Patrick Wilwerth.
Et pour aider l’organiste à mélanger ses registres, le facteur d’orgue n’est jamais bien loin. Voici 30 ans, Dominique Thomas et son père fabriquaient cet orgue aujourd’hui mis à l’honneur avec la tenue d’un premier festival. « C’est vraiment la réalisation d’un rêve, insiste Samuel Thomas de la Manufacture d’orgues Thomas Instruments. Ça fait longtemps que Dominique imaginait ça et donc on a beaucoup discuté avec Dominique et Jean-Daniel des personnes qu’on allait inviter pour ce premier festival. On a essayé d’être le plus large possible et on voulait vraiment avoir des grands noms. »
Inauguré samedi dernier par Johannes Ebenbauer, 7 concerts d’exception sont encore à découvrir dès le 27 août. « Ça sera Lorenzo Ghielmi, un très grand organiste italien et ça va être un concert extraordinaire puis on aura une Luxembourgeoise, Stefanie Duprel qui va suivre le 3 septembre. Puis le 10, ce sera Emmanuel le Divellec. Il y aura ensuite Thomas Ospital, très très grand organiste parisien à Saint-Eustache. Ce sera le 15 septembre puis le samedi 17, il y aura l’Ensemble Orlandus et Peter Ledaine, ce sont des cantates, choeurs avec orchestre et l’orgue et ça va être fantastique aussi », détaille Samuel Thomas.
Patrick Wilwerth clôturera le festival le 2 octobre prochain. Alors n’hésitez pas à pousser librement les portes de l’Eglise Saint-Remacle à Spa et vous laisser séduire par les sons envoutants de l’orgue Thomas.