Resa, le principal gestionnaire de réseau de gaz et d’électricité en Province de Liège présentait ce jeudi un projet innovant d’implémentation du gaz naturel en zone dite blanche. C’est Saint-Vith qui a été choisie comme ville pilote pour expérimenter la faisabilité de cette alternative aux énergies fossiles.
Audrey Degrange
Le gaz naturel comme alternative au traditionnel mazout, c’est le choix actuellement fait par 3,3millions de ménages belges. En Province de Liège, 58 communes disposent de cette énergie mais il existe encore de nombreuses zones dites blanches. C’est le cas de Saint-Vith qui est localisée à 20kms du réseau existant. Pour équiper la zone, Resa aurait pu l’étendre mais l’investissement dépassait les 6 millions d’euros. Il fallait au gestionnaire trouver une parade, elle passe par le CNG, le gaz naturel comprimé... «Nous avons décidé de créer une station mère à Stavelot située à proximité de notre réseau de gaz naturel, explique Gil Simon, Directeur général de Resa Intercommunale. Cette station va comprimer le gaz naturel qui sera mis dans un conteneur et un camion va l’amener vers une station fille où le gaz sera détendu et sera injecté dans des canalisations classiques que nous allons poser ici à Saint-Vith. »
La mise en place de ce dispositif est une première en Wallonie et il présente de nombreux avantages. «Le gaz naturel est environ 40% moins polluant que le mazout, précise le gestionnaire. C’est vrai pour les émissions de CO2 et les particules fines qui sont aussi dévastatrices. Et puis, le gaz naturel comprimé ou naturel est 30% moins cher que le mazout. »
Une solution qui séduit de plus en plus les entreprises qui ont déjà marqué leur intérêt pour ce nouveau mode d’approvisionnement. C’est donc tout naturellement que la SPI s’est inscrite dans ce projet pilote. «L’objectif pour la Wallonie est de réduire les émissions de CO2 de 55% d’ici 2030, note Pierre Castelain, Porte-Parole de la SPI. Un objectif comme celui-là, il faut pouvoir le rencontrer à chaque endroit de la société et notamment dans les parcs d’activités économiques. Au niveau de la SPI, on a 2600 entreprises dans 62 parcs d’activités. A Saint-Vith, cela représente 70 entreprises et un peu plus de 700 emplois donc là, il y a un intérêt pour les entreprises à réduire et leur facture et leur consommation. Nous jouons alors là notre rôle de facilitateur.»
La maison de repos, la clinique et l’école de Saint-Vith sont aussi montrées intéressées. Le citoyen devra lui un peu attendre pour bénéficier de ce nouveau service. «Effectivement, 2020 sera consacré à toutes les études, 2021 verra la pose des canalisations et la création des différentes stations. Donc oui, ce projet va naitre concrètement en 2022», concède le Directeur général de Resa Intercommunale
Et si l’expérience est concluante, Resa envisage déjà d’équiper d’autres zones blanches.
