Hier, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, nous vous avons proposé une rencontre musicale et aujourd’hui la série de portraits continue dans un tout autre style. Rendez-vous au domaine de Nivezé où une infirmière a accueilli toute une matinée Anila, une infirmière albanaise. En Belgique depuis 2 an et demi, elle ne peut toujours pas exercer son métier.
Une participation active aux soins
Victime de violences conjugales, Anila a fui son pays il y a deux ans et demi avec ses deux enfants. Pendant toute une matinée, elle a pu accompagner Ludivine dans sa tournée et participer aux soins. « Avec Anila, on a réalisé un soin de suture d’un patient qui est en post opératoire d’une intervention cardiaque. On a aussi réalisé une injection pour les patients qui sont immobilisés après une intervention ou une autre pathologie ».
Pour Anila, c’est aussi une reconnaissance de pouvoir renouer avec ce métier qu’elle aime tant. Elle qui a exercé ce métier pendant de nombreuses années dans un hôpital. « J’ai fait des injections, des piqûres, j’ai travaillé avec des enfants, j’ai aussi fait des vaccinations. Je veux regarder comment on travaille ici. Je veux travailler comme infirmière ou comme aide-soignante parce que j’aime ma profession. »
Des différences pour exercer le métier
Une expérience qui a permis aux deux infirmières de se rendre compte des réelles différences qu’il existe entre la Belgique et l’Albanie au niveau des soins de santé et des urgences. Pour exemple, l’intervention d’un hélicoptère au Domaine de Nivezé pour soigner une patiente a impressionné Anila tant par la rapidité de celle-ci mais aussi parce que ce n’est pas habituel dans son pays. « Ça m’a intéressé de lui montrer évidemment notre métier ici et je trouve que c’est très enrichissant de pouvoir rencontrer quelqu’un qui pratique ce métier dans d’autres conditions. »
Un problème se pose. Anila a fait cinq ans d’études en Albanie pour devenir infirmière mais son diplôme n’est pas équivalent en Belgique. Dans notre pays, elle peut être aide-soignante mais pas infirmière. Pour exercer à nouveau son métier, elle devra reprendre une à deux années d’étude d’infirmière. (S.U)