Audrey Degrange
L’art de la distillation, chez les Radermacher, c’est un savoir-faire séculaire, reconnu de part le monde mais surtout qui ne se repose jamais sur ses lauriers en témoigne Macaya, une liqueur au chocolat dont c’était ce lundi le tout premier embouteillage. " On reste des amoureux du chocolat et on avait envie de développer un produit à base de cet ingrédient, explique Philippe Defleur, Directeur technique à la Distillerie Radermacher Et puis, garder l’ancrage belge de Radermacher donc une liqueur chocolatée."
Un goût chocolaté certes mais pas question ici de jouer avec des arômes artificiels. La distillerie veut travailler directement sur la fève de cacao brut. Elle décide alors de faire appel à l’expertise et au savoir faire du chocolatier verviétois, Jean-Philippe Darcis. "On a selectionné trois plantations, précise le maître chocolatier Et il y en a une qui est ressortie car le goût de la fève était bien cacaotée pour pouvoir faire l’infusion et donner aussi de la fraîcheur et du fruité, c’est pour ça que l’on ne torréfie pas trop." poursuit Jean-Philippe Darcis. "On voulait vraiment un goût chocolat noir pour l’amertume. On récupère en fait un grué de cacao qu’on met en macération dans l’alcool. On laisse infuser quelques jours et ajoute alors de la crème et du sucre pour donner de la rondeur." détaille Philippe Delfeur.
L’alliance de ces deux savoir-faire offre une nouvelle fois un produit subtil et étonnant. Mais la liqueur n’est pas la seule surprise de cette collaboration inédite, une tablette d’un chocolat noir à 79% vient compléter la gamme Macaya. Elle permet surtout à Jean-Philippe Darcis d’entrer dans l’univers du bio. "Pour nous, c’était vraiment une première porte d’entrée et c’est important car dans le monde du cacao, beaucoup de plantations n’utilisent aucun pesticide. Nous avons l’envie d’aller dans ce domaine et d’être de plus en plus bio au niveau de la fabrication de notre chocolat." se réjouit le Verviétois.
100% belge, local et bio, la collection Macaya, du nom d’un parc national haïtien devrait en surprendre plus d’un. Sa dégustation permettre aussi d’aider les Haïtiens à réhabiliter les parcelles de cacaoyers détruites par l’ouragan Matthew en 2016 puisqu’un euro de la vente leur sera reversé.