Depuis le début de la semaine et en raison de la guerre en Ukraine, les prix des carburants battent de nouveaux records. À la pompe, les automobilistes sont résignés. Les gérants de stations-service, eux, vendent à perte. Exemple à la pompe à essence Gulf à Theux.
Non, vous ne rêvez pas. Le carburant a atteint des prix records dans toutes les stations-service du pays. Le prix à la pompe dépasse désormais les 2,25€ le litre pour le diesel. Faire un plein est devenu un luxe. "Terrible! On ne sait pas où on va. Je pense qu’on ne va plus tellement rouler par plaisir mais par obligation. On regarde vraiment ce qu’on fait et il faudra faire des choix", déplore une automobiliste. "Là, je mets 15€ alors que d’habitude j’en mets 30...c’est devenu exagéré. Je ne fais plus le plein. Déjà avant, je ne le faisais pratiquement pas. Alors maintenant, encore moins", ajoute un autre conducteur.
Si les temps sont difficiles pour les automobilistes, c’est aussi le cas pour les négociants et les gérants de pompes à essence. Car en Belgique, on l’ignore souvent, mais les pompistes sont soumis à un prix maximum. Le prix du carburant est bloqué pendant 7 jours et ne s’aligne donc pas sur une flambée du marché. Résultat : comme dans cette station-service de Theux, on vend à perte. "Depuis le début de semaine, on vend à perte. Environ 380€ par 1000 litres vendus, ce qui fait un total de plus ou moins 1800€ de perte rien que pour le diesel, plus les essences aussi", peste Cédric Defosse, gérant de la station Gulf à Theux.
Face à cette situation, la BRAFCO, la fédération des négociants en carburants et combustibles, a menacé le gouvernement d’inciter les pompistes à fermer si la formule n’est pas revue. Le gérant de la Gulf à Theux a hésité. "J’ai pensé à fermer début de semaine mais c’est justement au début du conflit qu’il fallait agir et pas maintenant car les pertes se sont faites de lundi à jeudi. Ce vendredi, mon camion est venu me ravitailler avec un meilleur prix. Donc on retrouve un peu de marge mais ce n’est pas folichon", confie Cédric Defosse.
Si le gouvernement planche sur une solution pour baisser le prix pour le consommateur, rien n’est encore sur la table pour les revendeurs. Des pompistes qui réclament un alignement plus rapide des prix à la pompe par rapport au prix d achat…Faute de cela, les pistolets de pompes risquent bien de ne plus rien laisser couler. (Renaud Collette)