Depuis plus de 4 ans, Antoine travaille aux côtés de Fanny une matinée par semaine. Et il adore ça !
"Déjà, travailler avec la nature me fait du bien, explique Antoine Godvi Mensah. J’avais une formation en parc et jardins avant que je ne tombe malade. Recommencer à travailler la terre, respirer l’air frais et me sentir utile, me fait du bien ».
Fragilisé par une maladie mentale, Antoine est patient au Centre hospitalier spécialisé l’Accueil de Lierneux. C’est le projet Positive Agritude qui a permis son retour à la terre. De son côté, Fanny Rion a hésité avant de devenir une des exploitations agricoles partenaires. Depuis, elle ne le regrette pas son choix: « On est vraiment content. Déjà pour nous, c’est un coup de main. Pour lui, c’est un autre réseau que l’institut, la médication... Ici, il est dans une famille »
Lutter contre l’isolement des agriculteurs
A quelques kilomètres de là, Salvator, un autre patient de l’Accueil, participe aux travaux d’une exploitation laitière et partage aussi le repas de midi avec l’agriculteur et sa famille. "Il est comme un frère pour moi. Je m’entends bien avec lui", signale Salvator.
Ce projet d’Agriculture sociale permet d’ancrer le patient dans une activité, un milieu de vie. Pour les agriculteurs, une des professions les plus touchées par le suicide, c’est aussi une façon de rompre l’isolement.
"Je me suis lancé dans le projet pas dans le but d’avoir une aide manuelle. C’est plutôt pour m’ouvrir à d’autres milieux, voir d’autres personnes. Ne pas rester seul avec mes animaux", indique l’agriculteur Gilles Remacle.
Les grands-parents de Gilles accueillaient déjà des patients en santé mentale. L’intégration de patients atteints de troubles mentaux dans les familles existe depuis plus d’un siècle à Lierneux. Avec ce projet Positive Agritude », le centre hospitalier l’Accueil revient donc à ses origines. Il inscrit aussi cette intégration dans le futur. "Positive Agritude" pourrait être prolongé jusqu’en 2027 vu ses résultats positifs. Un nouvel appel à projet a été lancé en sens et serait financé par la Politique Agricole Commune à hauteur de 3.500 000 euros en Wallonie.
(Aurélie Michel)