Lors du conseil communal d’octobre, nous évoquions le passage de Dison à l’ère du vote électronique. Un progrès ? Pas vraiment, ainsi que l’a montré l’énorme cafouillage qui s’est produit lors du conseil de hier soir. Ainsi, le président de séance Willy Formatin semblait complètement perdu devant la console de commandement de l’appareillage. Au point d’être le seul contre lors d’un vote banal pourtant approuvé par sa majorité. Et c’est piteusement qu’il a bien dû avouer, pressé par l’opposition (et par la presse) qui voulait savoir qui avait voté contre, que c’était lui car il s’était trompé de bouton. Car le système ne permet pas de savoir qui a voté quoi, sauf pour le président qui a été contraint par la suite de déclamer oralement les résultats du vote, après une longue attente. Ce qui fait qu’après une demie heure de conseil, on n’en était qu’au 5ème point d’un ordre du jour qui d’ordinaire n’aurait pas pris 10 minutes. Alors qu’un vote à main levée prend cinq secondes, et que tout le monde peut voir qui a voté quoi.
Débat pour 2 centimes
Plus sérieusement, si on peut dire, un long débat a eu lieu à propos d’une augmentation de 2 centimes (!) sur la taxe poubelle. En effet, on sait que la Région wallonne impose aux communes d’appliquer un coût vérité du ramassage des ordures, et ce dans une fourchette oscillant entre 95 et 110 % de celui-ci. Dison pratique actuellement le taux de 105,35 % Pourquoi faire passer le prix d’une levée supplémentaire, onc au-delà des 36 comprises dans la taxe de base, de 0,77 le sac à 0,79. « Pour mieux coller aux tarifs Intradel » a expliqué le nouvel échevin des finances Jean-Jacques Deblon.
« 2 centimes ! C’est complètement ridicule » s’est exclamé l’Ecolo Jean-Jacques Michels. « A ce train là, il faudrait 1.000 levées supplémentaires pour gagner à peine 20 euros ! Ce n’est vraiment pas nécessaire. On ferait mieux au contraire de baisser la taxe pour les gens en situation de faiblesse. » Il est suivi en cela par Jefferson Arnauts, de Vivre Dison, qui demande à la majorité de faire un geste en faveur de ces gens. Il lui est répondu qu’il existe déjà des facilités pour une série de catégories de personnes, jusqu’à même obtenir 50 % de réduction sur la taxe, via le CPAS.
C’est alors qu’entre en scène l’ex-échevin déchu Jean-Michel Delaval, qui siège toujours comme socialiste,à qui le président donne distraitement la parole en le nommant échevin « Je ne le suis plus, et ça se voit ! » rétorque sèchement ce dernier. « Maintenant, on taxe sans réfléchir, alors que je me suis toujours battu pour éviter de taxer à l’aveugle ». S’ensuit une algarade verbale qui a fait trembler les murs entre le socialiste Marcel Renard, qui lui ordonne de cesser son cinéma ou de quitter la majorité socialiste et Jean-Michel Delaval, à qui il est quand même rappelé que c’est sous son « règne » que la taxe a été augmentée de 15 centimes ! Le vote final se termine par 15 voix contre 7, dont 6 de l’opposition et celle de… Jean-Michel Delaval.
Ajoutons que les trois conseillers démissionnaires élus du défunt Parti Populaire, ont enfin trouvé au moins une remplaçante en la personne de Manon Pesser (55 voix) qui a donc prêté serment. Reste deux sièges à pourvoir.
( Luc Brunclair)