Avec 24 présentations de budget à son actif, le Bourgmestre de Stavelot Thierry de Bournonville est habitué à l’exercice. Mais alors que la dernière modification budgétaire 2023 avait été relativement aisée, l’élaboration de ce budget 2024 ne s’est pas faite sans quelques difficultés. « Différentes recettes (ventes de bois, …) ont été maintenues au niveau 2023 et nous avons pu inscrire également la part qui nous revient dans la vente de Voo. Nous n’avons d’ailleurs pas touché à notre fonds de réserve, hormis pour la réinscription de la salle culturelle (400.000 € qui ont toujours été affectés à ce projet). On notera le poids des indexations prévues par le bureau fédéral du plan ainsi que la fameuse cotisation de responsabilisation qui pèsent durement aussi bien à la Ville et davantage encore sur le CPAS », explique Thierry de Bournonville.
Ce budget présente un boni « confortable » à l’exercice propre de 251 882 €. Avec des recettes pour 17 259 221 € et des dépenses pour 16 535 089 €. Les dépenses à l’ordinaire concernent essentiellement le personnel (+ 8,11 %), les frais de transferts (+ 8,17 %) les frais de fonctionnement (+ 2,83 %) alors que la charge de la dette augmente (+1,61%).
Le service extraordinaire prévoit de nombreux projets dont la démolition de l’ancien bâtiment Spar (150 000 €) et des travaux curage aux étangs (450 000 € dont 24 000 € de subsides). La bonne nouvelle annoncée hier soir au conseil communal, c’est que la demande de permis est bien partie. "Nous espérons vider l’étang fin février ou début mars. Il faudra alors sécher les boues qui seront ensuite évacuées", explique l’échevin de l’Environnement Raymond Kockelmann. Citons encore la rénovation énergétique au bâtiment du service des travaux (733 792 € dont 448 331 €), le Pimaci 2022-2024 avec la création d’une piste cyclable à Ster et la rénovation des trottoirs du Panorama (702 000 €) et encore l’achat d’un nouveau camion (200 000 €). Certains projets de l’exercice précédent ont été repris comme la restauration de la fontaine de Francorchamps (25 500 €), le projet de reconstitution patrimoniale au virage de Stavelot (97 599 €), l’installation de panneaux photovoltaïques à l’école de Francorchamps (33 300 €), des travaux PIC 2022-2024 (1 648 000 €) mais aussi et surtout le dossier de la salle culturelle à l’aile Belgacom (3 830 000 €). "Le dossier progresse. Pour une mission d’architecture, nous avons prévu un crédit supplémentaire 115 650 €", explique le Bourgmestre.
Le sport parent pauvre
L’opposition CitoyenS ! a alerté les élus sur la charge de la dette, l’inflation qui pèse sur les finances mais aussi le » circuit dépendance ». « Sans les taxes sur les panneaux d’affichage et de spectacle, notre budget perdrait de son éclat. On parle d’un montant sur ces deux taxes de 1.7 million €. La préservation de ces taxes est cruciale pour notre stabilité financière », explique le conseiller Fabrice Lebrun. CitoyenS ! a aussi évoqué des fonds publics utilisés pour des manifestations à caractère électoral selon ses propres termes.
Mais c’est surtout l’absence de projets pour le sport qui inquiète le groupe d’opposition. « On doit arrêter des matchs au sein du hall sportif, car il pleut sur les joueurs. La piscine montre d’inquiétants signes de faiblesses depuis ces derniers mois, et sa réouverture la saison prochaine est peut-être compromise. Et ne parlons pas du synthétique qui survivra encore peut être deux trois ans, si tout va bien. Ce sont tous des investissements qu’il faut faire à moyen terme. Il est nécessaire dès maintenant de planifier ceux-ci. Rien n’est fait. Et il faut le dire maintenant, si nous perdons le Grand Prix, nous ne saurons pas réaliser d’investissement dans le sport d’ici 6 à 7 ans voir plus », réagit Fabrice Lebrun.
Après 2 heures 30 de débats, le budget communal 2024 a été approuvé majorité contre opposition. (Manu Yvens)