Verviers estime qu’elle contribue trop au financement de la Zone de secours Vesdre-Hoëgne & Plateau. Elle souhaite rééquilibrer les dotations données aux pompiers par les 19 communes. Mais les 18 autres communes ne sont pas d’accord...
Les Zones de secours... dans le rouge
Il faut savoir que les zones de secours, nos pompiers, sont dans le rouge. Ce n’est pas propre à notre région. Le personnel représente plus de 80% du budget des zones de secours. La zone de secours Vesdre-Hoëgne et Plateau compte, par exemple, 414 personnes : des pompiers professionnels et volontaires, des ambulanciers et des agents administratifs qu’il faut rémunérer.
L’indexation automatique des salaires (10,4%) pèse lourd dans leurs dépenses.
Le Fédéral intervient... mais pas assez
Au niveau des recettes, le fédéral subsidie les pompiers à différents niveaux. Mais vraiment pas assez, selon les communes. Pour la Zone de secours Vesdre Hoëgne & Plateau, cette intervention devrait être de 5 millions 750.000 en 2023. « Devrait » car de nombreux doutes subsistent. Et ces doutes compliquent encore l’élaboration du budget des zones de secours.
Une dotation de la province... jusqu’en 2024
Si l’on prend le budget 2023, de la Zone de secours Vesdre-Hoëgne & Plateau, une fois la balance entre les recettes (dont les interventions fédérales) et dépenses effectuées, il resterait un déficit, de 17,5 millions d’euros à financer.
Un accord qui court jusqu’en 2024 prévoit que la Province de Liège intervienne. Cette année, elle débourse 6,7 millions d’euros pour les pompiers de la zone.
Une facture plus salée pour les communes qui comptent une caserne
Le solde de 10,8 millions d’euros à financer par les 19 communes et c’est là que le bât coince.
*Verviers débourse 61 euros par habitant
*contre 45 euros par habitant pour une commune comme les 7 autres communes dotées d’une caserne (Herve, Limbourg, Pepinster, Plombières, Spa, Theux, Welkenraedt).
*39 euros par habitant pour les autres communes (Aubel, Baelen, Blegny, Dalhem, Dison, Jalhay, Olne, Soumagne, Sprimont, Thimister, Trooz).
D’où vient cette différence ?
De la création des zones de secours. En 2015, on a regroupé les casernes. Comme Verviers comptait la seule caserne de pompiers professionnels, elle dépensait beaucoup plus que les autres communes.
*Il a donc été décidé que Verviers assumerait 20% du déficit de la zone.
*Les 7 communes qui comptaient aussi une caserne, en assumaient elles, chacune, 1%.
*Le solde (73%) étant partagé entre les 19 communes au prorata du nombre d’habitants.
Une nouvelle méthode de calcul en 2020
Cette méthode de calcul a été contestée par Verviers. Les communes ont renégocié en 2020 pour aboutir à
*un forfait caserne de 11% pour Verviers
*3,85% à se répartir entre les 7 autres communes qui possèdent une caserne
*Le solde (85,15%) étant une nouvelle fois assumé par les 19 communes en fonction du nombre d’habitants.
Mais les Verviétois s’estiment toujours lésés...
Oui, Verviers vient de déposer une demande pour revoir la répartition financière au Conseil de la Zone de secours. Demande qui a été rejetée par les autres bourgmestres. Il revient maintenant au gouverneur de la Province de Liège de trancher.
(Aurélie Michel)